Visite de Charles III : A la librairie Smith & Son, le roi éclipsé par le souvenir d’Elisabeth II
REPORTAGE À deux pas du Jardin des Tuileries, la librairie Smith & Son accueille les amoureux de culture britannique… et de la couronne. « 20 Minutes » est allé y faire un tour avant la venue de Charles III et Camilla
- Le roi Charles III et la reine Camilla sont attendus mercredi en France pour une visite d’Etat de trois jours, de Paris à Bordeaux en passant par Versailles.
- En attendant leur arrivée, 20 Minutes est allé faire un tour chez Smith and Son, près du Jardin des Tuileries.
- Une librairie anglophone qui, depuis 1870, met à l’honneur la culture britannique… et la royal family.
C’est LE rendez-vous des Britanniques parisiens ou des amateurs de culture anglaise. La librairie Smith & Son, rue de Rivoli, à deux pas de la Concorde, établie depuis 1870. En ce début de semaine, il y règne une atmosphère royale. Car la visite du roi Charles III et de la reine Camilla approche à grands pas : ils seront à Paris, puis à Bordeaux, de mercredi à vendredi.
Le souvenir de la reine
Un coup d’œil à la devanture suffit à savoir où l’on met les pieds : derrière la vitre, des portraits, des livres, de magazines, des tasses, et même des coussins à l’effigie du roi Charles III ont été méticuleusement installés. Une fois entrés, on s’attend donc à voir le souverain partout… Mais c’est le souvenir de la reine Élisabeth II, décédée le 8 septembre 2022, qui plane dans chaque recoin de la librairie. Sur la droite, une étagère violette, couleur de la royauté, affiche des objets souvenirs de celle qui a régné pendant plus de 70 ans. Des mugs, des peluches corgis, des magnets, des boîtes de thé, à bijoux, ou encore des stylos… La queen est partout.
À côté, des figurines à l’effigie du roi Charles essayent de se faire une place. « C’est surtout la reine qui fait vendre. L’année dernière a été riche en actualité, avec le jubilé et malheureusement son décès, nous raconte Patrick Maynot, qui a racheté la boutique en 2020. Tous les Anglais s’étaient réunis à la boutique, certains nous présentaient même leurs condoléances » […]
La quiche de Charles et la salade d’Elisabeth
L’ambiance est détendue. Les amateurs de lecture feuillettent des ouvrages sur une banquette rouge. Les autres se dirigent vers les « baked beans » vendus au rayon épicerie. En grimpant à l’étage, dans les escaliers, on retrouve des portraits de la reine, notamment lors de son couronnement, en 1953. La défunte souveraine continue de faire de l’ombre à son fils même sur la carte du salon de thé : la Charle’s coronation quiche côtoie la Elizabeth’s coronation' chicken Salad.
De retour en bas de la boutique, le responsable se penche sur ce qui se vend le plus. Il est sans équivoque : « Plus d’un millier de mugs sont vendus chaque année. Ils servent de support à chaque événement royal comme les jubilés, les mariages, les naissances ». Dans les rayons des livres proposés, la famille royale est encore là, mais ce sont essentiellement des biographies de la reine. « Il y a un vrai attachement affectif pour elle, Charles suscite moins l’engouement », reprend Patrick Moynot.
Cette visite d’Etat peut-elle alors changer la donne ? « On s’attend à de l’effervescence, oui, mais pas d’ampleur », conclut notre hôte. Charles, une nouvelle fois, ne capte pas toute la lumière : « Le prochain événement auquel il faudra se préparer, ce sera le couronnement du Prince William »