Bientôt un centre pour migrants à Menton ? « Nous allons armer des espaces en plus pour la PAF », rectifie le préfet

CRISE Les autorités cherchent à « augmenter temporairement les capacités d’accueil » des locaux de la police aux frontières destinés aux « étrangers en situation irrégulière interpellés avant leur remise aux autorités italiennes »

Fabien Binacchi
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Des forces de l'ordre françaises à Menton, à la frontière avec l'Italie
Des forces de l'ordre françaises à Menton, à la frontière avec l'Italie — AFP
  • Les arrivées massives de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, ces derniers jours, font désormais envisager à la préfecture des Alpes-Maritimes la création d’espaces « temporaires » à Menton, pour porter les capacités d’accueil des locaux de la police aux frontières (PAF) à 200 personnes par jour.
  • « L’idée est bien d’armer des espaces en plus, à proximité directe de ceux de la PAF, pour éviter une surpopulation », a précisé le préfet, en conférence de presse, ce lundi soir.
  • Les personnes y « seront encadrées par une compagnie de CRS, sans possibilité d’aller et venir sur notre territoire », explique également le maire de Menton.

A Menton la semaine dernière, Gérald Darmanin était venu annoncer un nouveau renfort des forces de l’ordre face à « des flux de migrants en augmentation » à la frontière entre la France et l’Italie. Les arrivées massives sur l’île de Lampedusa, ces derniers jours, font désormais envisager à la préfecture des Alpes-Maritimes la création d’espaces « temporaires » à Menton, pour porter les capacités d’accueil des locaux de la police aux frontières (PAF) à 200 personnes par jour.

« L’idée est bien d’armer des espaces en plus, à proximité directe de ceux de la PAF, pour éviter une surpopulation », a précisé le préfet, en conférence de presse, ce lundi soir. Bernard Gonzalez, qui évoque le montage de structures temporaires, type « Algeco », voulait « absolument démentir » toute ouverture prochaine d’un « centre pour migrants » dans la commune, contrairement à ce que « certaines informations avaient pu laisser croire ». BFMTV indiquait ce lundi matin qu’un terrain allait être « réquisitionné » en ce sens.

Une « solution transitoire »

Une idée déjà démentie en milieu de journée par une porte-parole des services de l’Etat à 20 Minutes, puis sur X. Sur le réseau social, la préfecture infirmait ainsi « tout projet de création d’un camp de migrants ». Elle assurait, par contre, qu’il était bien « prévu d’augmenter temporairement les capacités d’accueil […] pour les étrangers en situation irrégulière interpellés avant leur remise aux autorités italiennes ».


Le maire de Menton Yves Juhel précise qu'« une parcelle municipale à côté du poste frontière et des services de la police aux frontières » aurait été identifiée. L’élu évoque une « solution transitoire » qui « permettrait de gérer administrativement une centaine de clandestins adultes qui cherchent à venir en France sans titre de séjour, de façon que leur demande soit étudiée ». Les personnes y « seront encadrées par une compagnie de CRS, sans possibilité d’aller et venir sur notre territoire », explique-t-il également.

Cet « espace » de cent places dédié à l'« enfermement temporaire » ne sera ouvert « qu’en cas de dépassement des capacités » du local de police déjà existant, a également précisé le ministère de l’Intérieur.

8.500 personnes arrivées à Lampedusa en trois jours

Gérald Darmanin avait annoncé qu’il se rendrait à Rome lundi pour livrer un message de « fermeté » face aux traversées clandestines de la Méditerranée, après l’afflux de migrants sur l’île italienne de Lampedusa la semaine dernière. La France veut notamment « aider [l’Italie] à tenir sa frontière » extérieure, première porte d’entrée vers l’Europe en provenance d’Afrique du Nord, a déclaré le ministre sur Europe 1 et CNews.

Entre lundi et mercredi dernier, environ 8.500 personnes, soit plus que l’ensemble de la population de Lampedusa, sont arrivées à bord de 199 bateaux, selon les chiffres de l’agence des Nations unies pour les migrations.