Un journaliste mis en examen après avoir fait du journalisme

liberté de la presse Le photographe Yoan Sthul-Jäger a été mis en examen après avoir couvert une action de militants écologistes dans une cimenterie Lafarge

C.d.S
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Illustration du site de l'entreprise La farge à Aix en Provence.
Illustration du site de l'entreprise La farge à Aix en Provence. — ADIL BENAYACHE/SIPA

« C’est une nouvelle étape dans l’escalade contre la liberté de la presse et le droit à l’information en France », dénonce le Syndicat national des journalistes (SNJ). Dans un communiqué publié mercredi, plusieurs organes syndicaux de journalistes et photographes dénoncent la mise en examen de Yoan Sthul-Jäger pour « dégradation en bande organisée » et « association de malfaiteurs ».

Ce photojournaliste « travaille depuis plusieurs années sur des sujets liés à l’environnement et documente de nombreuses actions sur ces terrains », assure le communiqué. C’est l’une d’entre elles qui lui vaut aujourd’hui d’être menacé par la justice et privé de son matériel professionnel.


Une garde à vue de 80 heures

Yoan Sthul-Jäger s’est rendu en décembre 2022 dans une cimenterie Lafarge pour couvrir les images d’une action de militants écologistes à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône). Pour preuve ses photos qui sont reprises dans plusieurs médias à l’époque, dont Libération, Le Monde, Le Parisien, énumèrent les signataires du communiqué. Mais le professionnel est néanmoins réveillé le 20 juin dernier à 6 heures du matin par la sous-direction antiterroriste (SDAT) qui vient le chercher à son domicile afin de le placer en garde à vue pendant 80 heures.

« Photographier, filmer, enregistrer ou raconter par écrit un acte militant ne peut pas être un délit ; c’est du journalisme », rappelle le communiqué selon lequel cette mise en examen « constitue un signal extrêmement inquiétant pour tous·tes les journalistes, en particulier, et pour la démocratie, en général, dont la liberté d’informer est un pilier essentiel ».