Airbus : Des centaines d’A320neo vont être cloués au sol à cause d’un défaut sur leur moteur américain

impondérable La détection d’un défaut sur certains moteurs américains qui équipent les A320neo va entraîner un long cycle de « rappel » des avions pour révision

H.M. avec AFP
Un Airbus A320neo sur le tarmac de l’aéroport de Blagnac, près de Toulouse. Illustration.
Un Airbus A320neo sur le tarmac de l’aéroport de Blagnac, près de Toulouse. Illustration. — F. Lancelot
  • Le motoriste américain Pratt & Whitney a détecté un défaut sur certains de ses moteurs qui équipent l’A320neo d’Airbus.
  • Entre 600 et 700 appareils vont devoir être rappelés pour révision et donc immobilisés.
  • Airbus estime que cette péripétie n’aura pas de conséquences à court terme sur les cadences de production de son avion phare.

Une poudre de métal qui vient glisser son grain de sable dans l’engrenage du très demandé A320neo d’Airbus. RTX, la maison mère du motoriste américain Pratt & Whitney, a annoncé lundi qu’un défaut détecté sur le moteur qui équipe ce modèle du constructeur européen allait lui coûter entre 3 et 3,5 milliards de dollars dans les « prochaines années ». La somme est estimée à l’aune des 1.200 avions potentiellement affectés (sur les quelque 3.000 équipés de ce fameux moteur PW1100 GTF) qui font devoir être rappelés, inspectés et par conséquent durablement cloués au sol. Elle inclut donc l’indemnisation des compagnies propriétaires d’A320neo, à un moment clé de remontée en puissance du trafic aérien après l’épisode du Covid-19.

Le problème moteur, dévoilé en juillet, tient à un défaut dans une poudre de métal confectionnée par le groupe pour fabriquer des disques de turbine haute pression. Pratt & Whitney avait déjà expliqué au début de l’été qu’il ne présentait pas de danger immédiat mais entraînait un risque d’usure précoce.

Pas d’impact immédiat sur les cadences selon Airbus

« Pratt & Whitney s’attend à une augmentation significative du nombre d’avions au sol pour la flotte d’A320 propulsés par GTF tout au long de la période 2024 à 2026 », indique le communiqué de RTX. .Environ 600 à 700 moteurs vont être inspectés entre 2023 et 2026, en plus des révisions qui étaient déjà planifiées, précise le groupe aéronautique.

Ces annonces ont provoqué lundi un plongeon de l’action RTX à la Bourse de New York. Sollicité par 20 Minutes, le groupe Airbus s’affiche serein sur les conséquences de ces révisions sur sa production à court terme. « Nous ne prévoyons pas d’impact sur nos livraisons de 2023 ni sur notre plan de montée en cadence de 2024 », indique l’avionneur qui a « pris note des annonces de RTX » et reste « en dialogue constant avec Pratt & Whitney et [ses] clients au sujet de la situation ». Airbus attend le résultat des inspections en cours « pour évaluer tout impact potentiel à plus long terme »