Le Mans : A l’hôpital, une opération cardiaque réalisée pour la première fois par des infirmiers
SANTE Des infirmiers sont habilités à la pose de moniteur cardiaque, une intervention jusqu’ici réservée aux médecins
- La semaine dernière, deux infirmiers ont réalisé la pose d’un moniteur cardiaque sur quatre patients, une intervention jusqu’ici réservée aux médecins.
- Un protocole a été validé en ce sens par l’hôpital du Mans, notamment pour « réduire les délais de prise en charge » des malades.
C’est une première en France. La semaine dernière, des infirmiers du centre hospitalier du Mans (Sarthe) ont réalisé la pose d’un moniteur cardiaque sur quatre patients, rapporte la direction de l’établissement. Jusqu’alors, seuls les médecins étaient habilités à réaliser cet acte, qui consiste à implanter une prothèse sous-cutanée chez un malade, dans le but de mesurer en permanence les battements de son coeur, le plus souvent après un malaise ou un AVC.
« Le volume croissant d’implantations de moniteurs cardiaques nous a poussés à réfléchir à d’autres modes d’exercice et d’organisation professionnels pour pouvoir satisfaire la demande en soins des patients, explique Mathieu Amelot, cardiologue à l’origine de la démarche. Ce protocole local permet un transfert de cette activité médicale vers des professionnels paramédicaux sans compromettre la sécurité des patients. »
« Libérer du temps médical »
Anesthésie locale, techniques de suture, réglage de l’appareil… Les deux infirmiers ont évidemment reçu une formation théorique et pratique avant de se lancer. Le fait de leur déléguer cette intervention, qui concerne environ 90 patients par an et dure 45 minutes, permet de « libérer du temps médical », « réduire les délais de prise en charge », et « faire évoluer les pratiques de l’exercice infirmier », explique l’hôpital du Mans.
Si l’établissement revendique être le premier à valider son protocole, il s’est inspiré de « plusieurs expériences réussies dans des pays européens comme le Royaume-Uni, l’Italie ou l’Espagne ». Il précise que le consentement des patients concernés reste obligatoire.