Les accidents dans les parcs d’attractions ? « Le risque zéro n’existe pas »

Votre vie, Votre Avis Lundi, sept personnes ont été blessées à Europa-Park après qu’un bassin d’eau a cédé. Pas de quoi vraiment inquiéter les lecteurs de « 20 Minutes », pour la plupart confiants en la sécurité des parcs d’attractions

Thibaut Gagnepain
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Le « Pegasus », une attraction prisée aussi bien par les adultes que les enfants à Europa-Park.
Le « Pegasus », une attraction prisée aussi bien par les adultes que les enfants à Europa-Park. — Europa-Park
  • Plusieurs accidents, dont deux mortels, ont eu lieu cet été dans les parcs d’attractions en France, ou à proximité de l’Hexagone.
  • Est-ce que cela décourage les lecteurs de 20 Minutes à s’y rendre ? Un appel à témoignages a été lancé mercredi afin de leur poser la question.
  • Si quelques-uns sont inquiets et ne s’y rendront pas, la plupart notent la rareté des accidents.

Des sensations, des sourires, des cris, de l’attente aussi… Voilà à quoi ressemblent les journées dans les parcs d’attractions, souvent attendues aussi bien par les enfants que les adultes. Tous s’y pressent chaque année en France, un territoire très riche en la matière avec près de 300 lieux accessibles. L’année 2022 a même été record pour plusieurs d’entre eux, comme Astérix (2 millions de visiteurs), Disneyland Paris (16 millions) ou… Europa-Park (6 millions).

La référence allemande, située à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg, vient aussi de faire parler d’elle pour d’autres raisons que ses attractions. En juin, un incendie avait provoqué l’évacuation de 25.000 personnes et lundi dernier, un bassin d’eau a cédé. Sept personnes ont été blessées, dont cinq artistes qui réalisaient des plongeons.

« Les deux visiteurs concernés n’ont subi que de légères égratignures. Quatre artistes ont été hospitalisés. Deux d’entre eux ont pu quitter l’hôpital dès lundi soir. Deux sont actuellement encore à l’hôpital pour une observation plus approfondie », a indiqué mercredi le parc situé à Rust, qui a annulé le spectacle pour le reste de la saison. Mais l’attraction voisine « Atlantica SuperSplash » a repris dès le lendemain. Avec une foule conséquente ? « Nous regrettons les incidents. Nous ne constatons actuellement aucune incidence sur la réputation de l’entreprise », indique encore Europa-Park.

A en croire l’appel lancé sur notre site, les lecteurs de 20 Minutes ne sont pas plus inquiets aujourd’hui qu’hier à l’idée de se rendre dans un parc de loisirs. Et ce malgré les autres accidents de l’été : le décès d’un jeune homme de 17 ans dans un manège à Luna Park début août et d’un père de famille dans une structure gonflable qui s’était envolée fin juillet.

« Extrême rareté » des accidents

« Le risque zéro n’existe pas », indique Gregkawa, reprenant là une expression utilisée par plusieurs contributeurs. « C’est malheureux qu’il y ait eu quelques incidents, mais chacun est indépendant les uns des autres. De plus, les grands parcs ont des équipes de secours sur place, préparées, entraînées, et qui interviennent vite, plus vite que des secours extérieurs », appuie Sébastien, « extrêmement confiant dans les normes de sécurité appliquées ».

Ce n’est pas Enzo, qui se présente comme « opérateur d’attraction dans un parc français », qui dira le contraire. « Je peux confirmer que la sécurité mise en œuvre est particulièrement présente. Les accidents qui ont eu lieu ces derniers mois sont avant tout le fruit d’une succession de malchance plus qu’un véritable déficit chronique de sécurité », écrit-il. « Je sais que les attractions sont vérifiées chaque matin avant l’arrivée des visiteurs », confirme Quentin en parlant d’une « extrême rareté » des accidents dans ces lieux.

Un argument qui rassure Emilie. « Au prorata d’année d’ouverture et la quantité d’accidents, les données sont minimes », juge-t-elle, au même titre que Benjamin. « Il faut noter que la médiatisation des accidents est bien plus prononcée ces dernières années, donnant l’impression d’un plus grand nombre d’accidents. Pourtant, comme les avions, ça reste rare ». Les deux ne sont donc pas du tout inquiets à l’idée de remonter dans un grand huit.

« J’irai encore moins »

Ce n’est néanmoins pas le cas de certains lecteurs. « Je n’y allais guère et ça me dissuade complètement », lance Marikat. « Nous allons éviter d’y aller », ajoute Stéphanie, rejointe par Julie : « J’avais déjà très peur des attractions à sensations, je n’en faisais jamais. Mais maintenant, c’est sûr que j’irai encore moins. Ma fille a 7 ans, je ne l’emmènerai pas, et s’il y a des châteaux gonflables ailleurs, je vérifierai qu’il n’y a pas de vent. »

Même si les contrôles venaient encore à être durcis au vu des derniers événements ? « Ceci va obliger les autres parcs à augmenter la sécurité », pense Simon, sans pour autant avoir « peur de (s’y) rendre ». Mieux, Rémi va s’y presser lui à la « confiance totale dans la gestion de ces attractions ». « Le fait d’entendre parler d’accident ne met pas du tout un frein à mon envie. Aucun contraire, c’est justement le bon moment pour y aller. D’une part, il y aura toujours une petite baisse de fréquentations due à l’accident. Et d’autre part, la sécurité est souvent au maximal juste après pour un certain temps. »