Claude Got, le « Monsieur Sécurité routière » et défenseur du port de la ceinture de sécurité, est mort

Disparition Celui qui a dédié sa vie à la Sécurité routière « est allé en Belgique, où il a eu une euthanasie, selon ses volontés »

20 Minutes avec AFP
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Claude Got, « Père de l'accidentologie », en 1990
Claude Got, « Père de l'accidentologie », en 1990 — AFP

Il a dédié sa vie à la Sécurité routière, à tel point qu’il fut renommé « Monsieur Sécurité routière ». « Père de l’accidentologie », il a longtemps milité pour l’obligation du port de la ceinture. Vendredi, le médecin Claude Got est décédé en Belgique à l’âge de 87 ans.

Atteint de troubles de la mémoire dus à une atrophie de l’hippocampe et « profondément affecté par le décès de sa femme », « il est allé en Belgique, où il a eu une euthanasie, selon ses volontés », a précisé à l’AFP Jean-Yves Lamant, président de la Ligue contre la violence routière, informé du décès par la famille du défunt. Sa disparition a également été confirmée à l’AFP par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT).

Le port de la ceinture, l’alcoolémie au volant…

« Père de l’accidentologie, convaincu de la nécessité d’une action résolue, il osa défendre des mesures ambitieuses pour mieux protéger la santé et la sécurité des Français, telles que la ceinture obligatoire, disposition aujourd’hui entrée dans les mœurs », a réagi le ministère de la Santé et de la Prévention dans un communiqué.

« La loi sur les contrôles préventifs d’alcoolémie, comme le rapport qu’il corédigea et qui inspira très largement la loi Evin contre le tabagisme et l’alcoolisme contribuèrent à sauver des milliers de vies et à promouvoir une meilleure santé collective », poursuit le ministère, saluant « la mémoire d’un véritable militant de la santé publique ».

A la toute fin des années 1970, Claude Got fut conseiller des ministres de la santé Simone Veil et Jacques Barrot. « Expert parmi les experts en accidentologie », il était « consulté en permanence » et « sollicité par la plupart des gouvernements » sur les questions de Sécurité routière, a abondé Jean-Yves Lamant. Il a aussi été en partie à l’origine de la généralisation des radars automatiques.

Un médecin réputé

C’était « le Monsieur Sécurité routière en France depuis soixante ans », « il a permis de mettre de la science derrière la Sécurité routière par tout un tas d’expertises et toutes ses conclusions faisaient autorité », a résumé le président de l’association avec laquelle Claude Got a « travaillé main dans la main » pendant plus de 20 ans au sein de son comité des sages.

Claude Got avait commencé sa carrière en tant qu’interne des hôpitaux de Paris, puis chef de clinique avant de se diriger vers la pneumologie, la réanimation et enfin l’anatomie pathologique. Alors chef du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine) au début des années 1970, il est sollicité par un médecin de Renault pour améliorer les ceintures de sécurité.

Il réalise alors des autopsies d’accidentés pour développer les connaissances biomécaniques des lésions produites par les accidents et analyser la violence des chocs en fonction de la vitesse. Claude Got a été l’un des rédacteurs du rapport des experts du CNSR, qui a proposé en une série de mesures pour diviser par deux le nombre de morts en dix ans (2010-2020) sur les routes.