Oradour-sur-Glane : Un appel aux dons pour sauvegarder le village martyr de la Seconde Guerre mondiale
MEMOIRE « Les ruines, soumises aux aléas climatiques et aux vicissitudes du temps, nécessitent aujourd’hui une attention renforcée » explique la Fondation du Patrimoine
Un appel aux dons pour sauvegarder le site d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Un an avant la commémoration du 80e anniversaire du massacre, le 10 juin 1944, de 643 victimes de la barbarie nazie dans le village martyr d’Oradour-sur-Glane, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la Fondation du patrimoine ont annoncé le lancement d’une « collecte de dons en faveur de la préservation et de la transmission de ce lieu de mémoire. »
Ce bourg du Limousin, que les nazis incendièrent après y avoir massacré ses habitants, est conservé à l’état de ruines depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour témoigner de l’ampleur de ce crime de masse.
« La détérioration s’accélère »
L’État consacre 300.000 euros par an à entretenir et restaurer ce site historique et 500.000 euros supplémentaires ont été destinés cette année à la rénovation de l’église dans laquelle furent brûlés vifs les femmes et les enfants du village. « Les années passant, les ruines, soumises aux aléas climatiques et aux vicissitudes du temps, nécessitent aujourd’hui une attention renforcée » explique la Fondation du Patrimoine dans un communiqué.
Un premier besoin de financement a été estimé à deux millions d’euros. « L’objectif de cette levée de fonds est de faire appel à de nouvelles ressources pour soutenir la préservation du village martyr. »
« La détérioration s’accélère », confirme Philippe Lacroix, le maire d’Oradour-sur-Glane. « Et si tous les murs sont par terre un jour, le village n’aura plus la même signification ». « Tous les témoins humains ont disparu. Le seul qui reste, c’est le village », a expliqué Agathe Hébras, petite-fille du dernier rescapé du massacre, décédé en février. « Le risque, c’est que les ruines ne soient plus lisibles. Et sans village, on ne pourra plus transmettre. C’est notre meilleur outil pédagogique. »
300.000 personnes par an
Quelque 300.000 personnes, dont 100.000 élèves, visitent chaque année les ruines d’Oradour, seul lieu ainsi conservé en Europe, selon Benoît Sadry, président de l’association qui regroupe les familles des martyrs. « Il est le seul (village martyr) encore debout », dit-il. « A Marzabotto en Italie, il reste des murs de quelques centimètres de haut. A Lidice en République tchèque, rien n’a été conservé, c’est un champ de roses ».
La collecte est ouverte sur le site Internet de la Fondation du patrimoine. Tous les dons défiscalisés se font à l’adresse : www.fondation-patrimoine.org/87672.