Le fait de porter l’abaya n’est pas un signe religieux musulman en soi, selon le CFCM

RELIGION Le CFCM s’inquiète de voir surgir un « énième débat sur l’islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations »

20 Minutes avec agences
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Plusieurs jeunes femmes portant l'abaya en Inde.
Plusieurs jeunes femmes portant l'abaya en Inde. — Mubashir Hassan/Pacific Press/Sh

L’abaya, dont le port à l’école suscite régulièrement des débats, « n’est pas » un signe religieux musulman. C’est ce qu’a affirmé ce lundi dans un communiqué le Conseil français du culte musulman (CFCM).

L’abaya est une longue robe traditionnelle couvrant le corps. « Nous sommes dans le droit de nous interroger sur l’autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l’abaya est un signe religieux musulman », a déclaré le CFCM. « Pour nous, ce vêtement n’en est pas un. »

« Un vêtement n’est pas un signe religieux en soi »

Le CFCM a exprimé son « sentiment » face à cet « énième débat sur l’islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations ». « Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi », a ajouté l’organisme. « Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu’ils portent. »

Le CFCM a également fait référence aux « cas très rares » d’enfants qui ne se sont pas conformés à la loi de 2004 qui interdit le port ostensible de signes religieux. Il a, à ce propos, rappelé aux jeunes que « leur religiosité n’est pas un produit ou un objet de publicité, ni un étendard ou un slogan de manifestations ».

L’Education a publié en novembre 2022 une circulaire sur les vêtements à l’école. Le document indique que les abayas sont considérées, comme les bandanas et les jupes longues, comme des tenues pouvant être interdites « si elles sont portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse ».