« Sans la ligne Lyon-Turin, c’est la mort de nos territoires », le coup de pression d’une quarantaine de maires

PLAIDOYER Quarante-deux maires de l’agglomération lyonnaise ont lancé mardi un appel en faveur de l’accélération du Lyon-Turin

Caroline Girardon
Quarante-deux maires de l'agglomération lyonnaise ont lancé mardi un appel en faveur de l'accélération du Lyon-Turin.
Quarante-deux maires de l'agglomération lyonnaise ont lancé mardi un appel en faveur de l'accélération du Lyon-Turin. — Antonio Calanni/AP/SIPA
  • Mardi, quarante-deux maires de l’agglomération lyonnaise ont mis la pression sur l’Etat afin d’accélérer le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin.
  • L’occasion de fustiger également « l’opposition absurde et idéologique de l’exécutif EELV/LFI » de la métropole de Lyon.
  • « Il y a urgence à agir », alerte la Transalpine, alors que le gouvernement doit prendre une décision sur le tracé des 150 km de voies d’accès vers le tunnel en cours de construction, afin de relier Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne puis Turin.

Ils en appellent à « l’union sacrée ». Une quarantaine de maires de l’agglomération lyonnaise se sont fédérés mardi pour défendre le projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, une « infrastructure cruciale, capitale ». L’occasion d’exhorter le gouvernement français « à respecter ses engagements » et de dénoncer au passage « l’opposition absurde et idéologique de l’exécutif métropolitain », les écologistes s’étant retirés au mois de septembre du comité de la Transalpine.

« Comment être contre ce projet alors que l’on répète à l’envi vouloir développer le train ? », s’interroge le sénateur Etienne Blanc. « Développer le train sans développer les voies ferrées, c’est une équation compliquée », ironise-t-il.

« Nous refusons de tourner le dos à l’Italie »

Quarante-deux maires des cinquante-neuf communes du Grand Lyon ont donc lancé cet appel « solennel » pour faire bouger les lignes et convaincre d’autres de rallier leur cause. « Nous refusons de tourner le dos à l’Italie et nous refusons que le projet Lyon-Turin se transforme en Dijon-Turin, tempête Gilles Gascon, le maire de Saint-Priest. C’est une question de vie ou de mort. Sans ce projet, c’est la mort de nos territoires. »

Des arguments, les élus concernés n’en manquent pas. Leurs communes, bien qu’éloignés des vallées de l’Arve ou de la Maurienne, sont également asphyxiées quotidiennement par le passage de poids lourds, rappellent-ils. « Il y a un vrai enjeu écologique. Cette liaison ferroviaire permettrait de décarboner massivement la mobilité des voyageurs et des marchandises », plaide Murielle Laurent, maire de Feyzin, chiffres à l’appui. En 2022, 47 millions de tonnes de marchandises ont transité entre la France et l’Italie. Un « record, souligne-t-elle. 7 % ont voyagé sur les rails, 93 % sur la route. L’objectif est de sortir le plus de camions possibles de l’agglomération lyonnaise, d’en faire basculer au moins un million sur les rails. »

La croisée des chemins

« Le train pollue 25 fois moins que la voiture et 65 fois moins que l’avion », poursuit l’élue. A ses côtés, Véronique Sarselli, maire de Sainte-Foy-lès-Lyon, abonde. « Certes, le coût de cette réalisation est très élevé mais elle a un intérêt économique pour nos entreprises », appuie-t-elle à son tour. Huit mille emplois créés « directement ou indirectement sur les dix ans à venir ». Le ratio est simple, démontre-t-elle : « Selon les études menées, un euro d’investi va générer trois euros de retombées économiques pour la France et l’Italie. »

« Nous sommes à la croisée des chemins. Sans le Lyon-Turin, on ne pourra pas basculer le fret sur le ferroviaire. Il y a urgence à agir », alerte Stéphane Guggino, délégué général de la Transalpine, alors que le gouvernement doit prendre une décision sur le tracé des 150 km de voies d’accès vers le tunnel en cours de construction, afin de relier Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) puis Turin.