Presse : Le Syndicat national des journalistes dénonce la convocation par l’IGPN d’une reporter

PROTECTION DES SOURCES La journaliste du « Télégramme » a été convoquée suite à un article sur l’agression d’un joueur du FC Lorient à l’acide en septembre 2021

20 Minutes avec AFP
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La journaliste du Télégramme a été convoqué par l'IGPN le 25 mai à Lorient.
La journaliste du Télégramme a été convoqué par l'IGPN le 25 mai à Lorient. — FRED SCHEIBER

Il dénonce une « nouvelle atteinte au travail des journalistes à leur liberté d’informer. » Le Syndicat national des journalistes (SNJ) n’a guère apprécié qu’une journaliste du Télégramme soit convoquée le 25 mai à Lorient par l’Inspection générale de la police nationale. Cette convocation entrait dans le cadre d’une enquête pour « violation du secret de l’instruction et recel de violation du secret de l’instruction », à l’initiative du procureur de la République de Vannes, Maxime Antier, a précisé ce dernier, confirmant une information du SNJ.


Cette enquête faisait suite à un article publié en septembre 2021 après l’agression à l’acide d’une mère de famille à Vannes puis celle de Yoane Wissa qui était à l’époque footballeur professionnel au FC Lorient. « La journaliste a bien évidemment refusé de révéler l’origine de ses informations au nom de la protection du secret des sources, comme le permet la loi du 4 juillet 2010 », rappelle le SNJ dans un communiqué.

Deux journalistes déjà convoqués en avril

Cette audition intervient après des procédures similaires en avril concernant deux journalistes de Ouest-France et du Courrier de l’Ouest. « Ces convocations sont destinées à intimider les journalistes mais aussi à effrayer et assécher leurs sources », écrit le syndicat. « Nous sommes extrêmement vigilants sur ce type de convocation qui vise à mettre la pression sur des journalistes qui font leur travail et à peser sur leurs sources », a déclaré le rédacteur en chef du Télégramme, Samuel Petit.

« Dans la même logique de chasse aux sources des journalistes », des journalistes du Monde, de Radio France et du site d’information Disclose avaient été « convoqués en mai 2019 et décembre 2022 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des soupçons d’atteinte au secret de la défense nationale », rappelle également le SNJ.