Harcèlement scolaire : A la rentrée, chaque collège aura un adulte référent pour lutter contre le fléau

prise en main Face au tragique suicide de Lindsay, une adolescente de 13 ans victime de harcèlement scolaire, la Première ministre et le ministre de l’Education nationale annoncent des mesures

20 Minutes avec AFP
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Lindsay avait 13 ans quand elle a mis fin à ses jours le 12 mai dernier, à son domicile, dans le Pas-de-Calais. Cette dernière subissait du harcèlement, notamment à son collège.
Lindsay avait 13 ans quand elle a mis fin à ses jours le 12 mai dernier, à son domicile, dans le Pas-de-Calais. Cette dernière subissait du harcèlement, notamment à son collège. — FRaNCOIS GREUEZ/SIPA

C’est un fléau qui touche les jeunes français. Le harcèlement scolaire, qu’il prenne forme au sein des établissements ou sur les réseaux sociaux, fait des dégâts considérables qui ont été notamment mis en lumière par le suicide de Lindsay, le 12 mai, une adolescente de 13 ans. C’est pourquoi Elisabeth Borne et Pap NDiaye ont annoncé mardi vouloir prendre en main le problème et « faire de la lutte contre le harcèlement la priorité absolue de la rentrée 2023. »

« Le harcèlement est un fléau qui mine le quotidien de milliers de jeunes et cause trop souvent des drames, la détresse, la dépression et parfois même le suicide. Le décès de Lindsay en est un terrible exemple et je veux dire ici toute ma solidarité et mon soutien à sa famille et ses amis », a déclaré la Première ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. « Oui, le harcèlement peut tuer et c’est intolérable » et « nos écoles, nos collèges, nos lycées doivent être des lieux de savoir et d’ouverture contre l’ignorance et les préjugés, des lieux où chacun est protégé », a insisté la Première ministre.

Le programme pHARe étendu

« Nous allons étendre le programme pHARe au lycée. Nous allons désigner dès la rentrée dans chaque collège un adulte référent dans la lutte contre le harcèlement. Nous allons protéger davantage les élèves victimes en primaire en ouvrant par décret la possibilité d’écarter d’une école un élève auteur de harcèlement. Nous rendrons obligatoire la formation des personnels contre le harcèlement, nous augmenterons les moyens des plateformes d’alerte et d’écoute », a énuméré la cheffe du gouvernement.

Le programme pHARe prévoit la formation d’une équipe de référence d’au moins cinq personnes par collège et par circonscription du premier degré, la nomination et la formation de dix élèves ambassadeurs au moins par collège et dix heures de formation par an pour les enfants.

« Nous devons monter en puissance sur cette question, nous devons accélérer ce que nous avons déjà commencé à faire. Il y a encore du chemin à faire », a déclaré Pap Ndiaye sur France Info. « Il y a une prise de conscience depuis plusieurs années. Nous avons développé un dispositif, le dispositif pHARe, que nous avons généralisé à la rentrée dans toutes les écoles et tous les collèges », après une phase d’expérimentation de deux ans dans six académies, a-t-il ajouté. « Mais à l’évidence, ça ne fonctionne pas comme il se doit dans tous les établissements », a-t-il reconnu.

Un référent dans chaque établissement

Le ministre de l’Education nationale a pour sa part promis « des moyens supplémentaires » avec notamment la création d’un référent sur ce sujet « dans chaque établissement », après avoir reçu lundi la famille de la jeune Lindsay.

Au ministère de l’Education nationale, on précise qu’un responsable du suivi des situations et de la coordination de la lutte contre le harcèlement sera nommé dans chaque collège à partir de la rentrée prochaine, avec une rémunération supplémentaire pour cette mission. Il pourra s’agir d’une infirmière, d’un conseil principal d’éducation (CPE) ou d’un enseignant.

Les réseaux sociaux dans le viseur

La cheffe du gouvernement a également indiqué avoir « demandé aux ministres de l’Intérieur, de la Justice et du Numérique d’appuyer le ministre de l’Education nationale afin d’être plus efficace dans la prévention et les sanctions contre le harcèlement, notamment sur les réseaux sociaux. »

Pap Ndiaye a également indiqué que le ministère allait « mettre des moyens supplémentaires sur le 3020 et le 3018 », les deux numéros d’aide d’urgence pour les familles et victimes (3020) et sur le cyberharcèlement (3018), sans plus de précisions. Il a dit aussi avoir « enjoint aux chefs d’établissements de prendre contact systématiquement, en cas de harcèlement avéré, avec le procureur de la République, avec les autorités judiciaires. »