Canua Island : Le maire de Mandelieu, où l’îlot artificiel doit s’ancrer, défend le projet (contre vents et marées)

La Possibilité d’une île Le projet décrié Canua Island, sorte de plage privée flottante qui doit s’installer sur le littoral de la Côte d’Azur, suscite de nombreuses oppositions, dont celle du ministre de la Mer, exprimée ce jeudi

Fabien Binacchi
Canua Island : La plateforme flottante est très décriée — 20 Minutes
  • Canua Island, « c’est le type de projet qui n’est ni fait, ni à refaire » et il « apparaît comme peu compatible avec la nécessité de renforcer la protection de l’environnement marin », a déclaré le ministre de la Mer Hervé Berville ce jeudi.
  • Beaucoup de voix s’élèvent contre ce projet de plage privée flottante qui a toujours le soutien du maire de Mandelieu-La Napoule, le LR Sébastien Leroy, qui doit l’accueillir dans sa baie.
  • Il défend contre vents et marées « un projet respectueux de la réglementation maritime française », qui « contribue à l’attractivité d’un territoire dont l’économie dépend en grande partie du tourisme ».

Le ministre de la Mer, en visite ce jeudi dans le Var, où la plateforme est toujours à quai, n’a pas mâché ses mots : Canua Island, « c’est le type de projet qui n’est ni fait, ni à refaire. » Et il « apparaît comme peu compatible avec la nécessité de renforcer la protection de l’environnement marin », a déclaré Hervé Berville. Il rejoint ainsi les positions déjà tranchées sur le sujet, de son collègue à la Transition écologique, de riverains et d’élus, le président de la région Paca et plusieurs maires de la Côte d’Azur en tête. Seul celui de Mandelieu-La Napoule, le LR Sébastien Leroy, confirme son soutien à cette plage privée flottante inédite en France et dont l’ancrage est prévu dans sa baie.

« La commune est prête à accueillir le navire Canua », assure l’élu dans un communiqué publié ce jeudi. Il défend contre vents et marées « un projet respectueux de la réglementation maritime française », qui « contribue à l’attractivité d’un territoire dont l’économie dépend en grande partie du tourisme ». Avec un navire qui apporte, selon lui, des « garanties et innovations écologiques extrêmement fortes ».

« Que la tranquillité des riverains soit respectée »

D’autant plus, ajoute-t-il, que « le golfe de La Napoule ne comprend [dans le périmètre où l’ancrage est prévu] aucune posidonie ». Une des craintes des détracteurs de Canua Island était l’impact que pourrait avoir l’embarcation sur le milieu marin. Tout serait donc réuni pour le maire de Mandelieu qui « a toutefois soumis l’arrivée du navire à deux conditions ». « Que la tranquillité des riverains soit respectée », prévient-il, assurant qu’il « sera procédé, quotidiennement, à des vérifications du bon respect du volet sonore ». Et « que le navire ne se déplace pas devant une autre ville azuréenne sans l’accord préalable du maire concerné ».

Une commission de sécurité, qui a visité la plateforme ces derniers jours, « a validé sa conformité » et les promoteurs de Canua Island n’attendent désormais plus que les permis de navigation et d’armement. Deux derniers feux verts qu’ils n’ont « aucun doute » d’obtenir. « C’est une question d’heures ou de jours », a assuré Jean-Bernard Falco, le président de la société Smart island Riviera, mercredi.

Les détracteurs du projet ont déjà prévu d’agir en justice si l’îlot artificiel était exploité. « Dès que le préfet aura autorisé le mouillage, cette décision fera l’objet d’une procédure de référé devant le tribunal administratif », a notamment prévenu Me Eric Lanzarone, l’avocat de l’association Syllau, montée par des particuliers. La région Paca est également « prête à former deux recours auprès de la justice administrative, pour empêcher [la] mise en œuvre » du projet, a déclaré son président Renaud Muselier.