« On la banalise »… L’association 40 millions d’automobilistes en pétard contre le 30 km/h
Sécurité routière La ville de Rennes vient d’annoncer que tous ses axes seraient limités à 30 km/h au 1er septembre, en dehors de quelques artères principales
Sa réaction est tout sauf une surprise. Ce lundi, l’association 40 millions d’automobilistes s’est emportée contre le choix de la ville de Rennes de limiter l’ensemble de ses rues à 30 km/h, pour les engins motorisés. Au 1er septembre, seules les artères principales resteront à 50 km/h, soit seulement 6 % des axes de la capitale bretonne. Déjà adoptée par d’autres métropoles françaises comme Paris, Nantes ou Lyon, la mesure fait râler l’association de défense des automobilistes, qui la juge « à l’encontre du bon sens ».
Le président Philippe Nozière estime que cette généralisation provoque « une diminution de la vigilance des usagers. On la banalise ». Selon lui, la limitation à 30 km/h fonctionne le mieux quand elle est exceptionnelle. C’est là qu’elle « attire l’attention et amène son adhésion et son respect », assure le président.
Lors de l’annonce de cette généralisation, l’élue rennaise en charge du dossier avait avancé un autre argument. « Cela va apporter plus de visibilité, car on s’est rendu compte qu’une grande partie des automobilistes ne savaient pas que les rues étaient limitées à 30 km/h malgré les marquages au sol et la signalétique », avait avancé l’écologiste Valérie Faucheux.
Dans un communiqué, 40 millions d’automobilistes estime que « la mesure n’a pas fait ses preuves » sur le plan de la Sécurité routière. Un avis que ne partage pas l’association Prévention routière, qui rappelle qu’un piéton a « 95 % de chance de survie lors d’un choc à 30 km/h, 53 % à 50 km/h et seulement 20 % à 60 km/h. » Dans les faits, la généralisation des zones 30 n’a pas révolutionné l’usage de la voiture en ville. «Franchement, il y a beau avoir un gros 30 peint au sol, je ne vois aucune différence. Ce sont des petites rues et les conducteurs poussent allègrement au-delà du 55 km/h», témoignait récemment un habitant de Nantes. Sans aménagement sur la voirie, les automobilistes sont finalement peu nombreux à respecter la nouvelle limitation de vitesse.