Nîmes : Face aux menaces et à la violence, les salariés du bailleur social abandonnent un quartier

Gard Le quartier du Mas de Mingue est considéré comme un important lieu de deal à Nîmes. Menacés, les salariés du bailleur social, gestionnaire des lieux, n’y sont pas les bienvenus

Jérôme Diesnis
Confrontés à une violence récurrente, les salariés d’Habitat du Gard ont décidé d’exercer leur droit de réserve « jusqu’à nouvel ordre » au mas de Mingue, un quartier de Nîmes.
Confrontés à une violence récurrente, les salariés d’Habitat du Gard ont décidé d’exercer leur droit de réserve « jusqu’à nouvel ordre » au mas de Mingue, un quartier de Nîmes. — Habitat du Gard
  • Les salariés d’Habitat du Gard, le principal bailleur social de département, ont annoncé leur intention de ne plus se rendre dans le quartier du Mas de Mingue, à Nîmes.
  • Ils dénoncent « des propos violents et des menaces de plus en plus dures et explicites portés à l’encontre de plusieurs agents […] et des salariés des entreprises qui travaillent pour l’organisme ».
  • Le 10 avril, après une arrestation mouvementée dans ce même quartier, le syndicat Alliance police nationale du Gard réclamait « une arrivée rapide de renforts pérenne avant qu’un drame se produise par manque d’effectif ».

Les salariés d’Habitat du Gard, le premier bailleur social du Gard, ont annoncé leur intention d’exercer leur droit de réserve « jusqu’à nouvel ordre » et de ne plus intervenir dans le quartier du Mas de Mingue, à Nîmes. Ce quartier est considéré comme l’un des principaux lieux de deal de la ville, comme peut l’être le passage Wagner à Pissevin, notamment.

« Des propos violents et des menaces de plus en plus dures et explicites ont été portés à l’encontre de plusieurs agents […] et des salariés des entreprises qui travaillent pour l’organisme », évoque la direction générale du bailleur social, qui affiche son soutien à ses salariés. Lesquels « sont là pour aider les locataires, pas pour subir des agressions, des menaces ou des pressions violentes ». Cinq barres d’immeuble sont particulièrement ciblées par ce droit de retrait : les résidences Monseigneur Claverie, Montaigne, Ronsard, Rabelais et François-Villon.

Un parallèle fait avec Marseille

Depuis plusieurs années, la préfecture du Gard est régulièrement le théâtre de faits divers sur fond de règlement de compte autour du trafic de drogue. Le 10 avril, après une arrestation mouvementée dans ce même quartier du Mas de Mingue, le syndicat Alliance police nationale du Gard réclamait « une arrivée rapide de renforts pérenne avant qu’un drame se produise par manque d’effectif », faisant un parallèle avec la situation dans les quartiers à Marseille.

Stéphane Cabrié, le directeur d’Habitat du Gard, a décidé d’alerter de cette décision la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon. Une plainte a été déposée dans le même temps auprès de la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.