« Elle m'a aidée à prendre confiance en moi » Capital Filles, une association pour l'avenir des lycéennes défavorisées

orientation Capital Filles, une association de marrainage créée par Orange, met en relation des lycéennes et collégiennes de milieux défavorisés avec des marraines, des femmes travaillant dans des grandes entreprises

Philippine Quentin
Des lycéennes accompagnées par Capital Filles, lors des dernières Rencontres de l'association.
Des lycéennes accompagnées par Capital Filles, lors des dernières Rencontres de l'association. — Capital Filles
  • Capital Filles, l'association de mentorat d'Orange, accompagne les lycéennes et collégiennes de milieux ruraux et défavorisés dans leur orientation.
  • « Briser le double plafond de verre » du genre et du milieu social en est l'objectif, selon la présidente Elizabeth Tchoungui.
  • Ce mercredi, l'association organise une rencontre pour l'égalité des chances au féminin près de Nantes. 

« Nous les filles, on a tendance à se mettre des barrières pour certains métiers typiquement masculins », déplore Lesly, une lycéenne mancelle de 17 ans. Il y a quatre mois, après une présentation par son professeur principal, elle s'est engagée dans l'association Capital Filles, qui propose du mentorat avec des femmes travaillant dans des grandes entreprises. Pour toutes celles qui ne connaissent pas encore, une « rencontre pour l'égalité des chances au féminin » est organisée ce mercredi par l'asso à Saint-Herblain, à côté de Nantes. Au programme : des témoignages de marraines de Capital Filles, la promotion de l'importance de la mixité dans les métiers et une sensibilisation au harcèlement de rue.

En 2012, Capital Filles est créée par Orange pour accompagner les collégiennes et lycéennes des milieux ruraux et des quartiers défavorisés. Depuis, dans toute la France, plus d'un millier de marraines venues de grandes entreprises (Engie, Aribus, Radio France...) épaulent leur filleule dans leurs choix d'orientation. Pour Elizabeth Tchoungui, présidente de Capital Filles, l'objectif est de briser le « double plafond de verre » dont ces jeunes sont victimes : « celui du milieu socio-culturel, et le fait d'être une fille ».

Être en contact avec une femme qui a déjà entamé sa carrière dans une grande entreprise, c'est un moyen d'avoir un « role model », pour la présidente. « Le message de Capital Filles, c’est de dire aux collégiennes et aux lycéennes que tout est possible ». Souvent freinées par leur entourage, ces dernières avouent se « fermer des portes » pour des secteurs typiquement masculins - l'ingénierie, les métiers techniques et scientifiques. 

« Elles nous aident à ne pas se dévaloriser »

À 17 ans, Elen est lycéenne en bac pro option accueil : « Ma marraine m'a aidée à prendre confiance en moi ». Grâce à sa tutrice, la lycéenne a pu décrocher un stage à la Banque Populaire, l'entreprise de sa marraine, puis une alternance qu'elle commencera en septembre. À l'heure des choix à faire sur Parcoursup pour les lycéens de Terminale, les filleules de Capital Filles comptent aussi sur leurs marraines pour les aiguiller.

« Ma marraine m'a beaucoup aidée pour Parcoursup, on a affiné mes vœux ensemble. Elles nous aident à ne pas se dévaloriser », affirme Lesly, qui prend un café avec sa marraine, qui travaille à MMA, « une à deux fois par mois ». La lycéenne désirait s'orienter vers la finance, l'économie et les banques. Sans le soutien de sa marraine, elle admet qu'elle aurait fait des choix différents : « En en parlant avec elle, j'ai décidé de postuler aussi en licence de droit. Avant, j'avais des appréhensions pour ce secteur par rapport à mes capacités ».

Capital Filles entend aussi permettre à des lycéennes et des collégiennes de milieux défavorisés de côtoyer des personnes qu'elles n'auraient pas naturellement. « Avec ma marraine, notre relation est plus intime qu'avec mes professeurs, on parle de plein de sujets différents : ça fait du bien », confie Lesly.