Inflation : Des antivols placés sur la viande et le poisson dans les supermarchés

détresse Les vols de produits alimentaires ont fortement augmenté dans les magasins depuis la hausse des prix

20 Minutes avec agence
Dans le rayon d'un supermarché. Illustration
Dans le rayon d'un supermarché. Illustration — SYSPEO/SIPA

« On antivole la viande, on antivole le poisson frais emballé. Ça, c’est nouveau, on ne le faisait pas il y a deux, trois ans ». Invité sur le plateau de RMC jeudi, le président du groupement « Les Mousquetaires » a expliqué à Apolline de Malherbe que les vols à l’étalage avaient fortement augmenté ces derniers mois. Le constat dressé par Thierry Cotillard va dans le sens des chiffres révélés par le ministère de l’Intérieur, soit une augmentation de 14 % des vols à l’étalage en 2022. Une hausse qui correspond à celle des prix des produits alimentaires : + 13,3 % en un an.




Avec l’inflation, ce sont justement les aliments qui sont le plus visés par les vols. Et en particulier ceux qui coûtent le plus cher au consommateur, et à la grande surface. Le patron des enseignes Intermarché précise sur RMC que ses supermarchés ont dû revoir les plannings des vigiles, afin de multiplier la présence des agents de sécurité. « Il y a toujours eu des vols, mais pas dans cette proportion », reconnaît Thierry Cotillard.

Voler pour survivre

Nos confrères de RTL sont allés à la rencontre de ces Français contraints de dérober des produits dans les supermarchés pour survivre. Ils ont notamment interrogé un couple avec un bébé de 6 mois, qui travaille à temps partiel et qui vit avec seulement 1.000 euros par mois. Ces parents avouent voler quelques denrées pour s’en sortir, non sans honte.

Toutes les enseignes ne constatent pas forcément une hausse des vols alimentaires. Interrogé sur le sujet le 3 mars dernier par Francetvinfo, Michel-Édouard Leclerc a assuré que le phénomène n’était pas un problème dans ses magasins. « Il y a toujours eu des actes d’incivilité. Mais ça ne remonte pas comme un sujet. C’est marginal dans la société française », a déclaré le grand patron.

Une gestion à l’amiable

Selon la loi, les vols à l’étalage peuvent être sanctionnés de 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Mais comme le confient des vigiles et des gérants à RTL, la plupart des cas se règlent à l’amiable. Les agents de sécurité constatent que de nombreux clients agissent par désespoir.



De quoi remettre en perspective les objectifs de la grande distribution en cette période de forte inflation. « Il ne s’agit pas de rendre accessible le mieux manger, mais de pouvoir manger. C’est une situation qui nous préoccupe », conclut Thierry Cotillard sur RMC.