Annecy veut limiter les logements meublés de tourisme type Airbnb grâce à des quotas
location Au total, le nombre de résidences secondaires en meublés de tourisme sera limité à 2.200 sur l’ensemble de la ville, contre plus de 2.800 actuellement
La ville d’Annecy en a ras la casquette des logements de tourisme de type Airbnb, Booking, Abritel. Aujourd’hui, le nombre de résidences secondaires en meublés de tourisme représente 3 % du parc de logements. Contre cette explosion de locations à courte durée, la mairie écologiste a donc décidé de mettre en place des quotas pour « reprendre le contrôle de la situation ». « Nous constatons que le nombre de meublés déclarés sur la commune d’Annecy est aujourd’hui quatre fois plus élevé qu’il y a cinq ans », a souligné le maire François Astorg lors d’un conseil communautaire.
Ces quotas s’appliqueront à partir du 1er juin prochain dans la commune, qui a été divisée en trois zones, la plus restrictive étant la vieille ville, cœur touristique d’Annecy. Au total, le nombre de résidences secondaires en meublés de tourisme sera limité à 2.200 sur l’ensemble du territoire communal, contre plus de 2.800 actuellement. « On essaye de ramener les logements vers leur fonction première, qui est l’habitation à l’année », explique à l’AFP Sophie Garcia, conseillère municipale déléguée au logement abordable et à la mixité sociale. La ville espère ainsi faire revenir sur le marché quelques centaines de logements dans les trois ans.
L’objectif de la municipalité est désormais de « retrouver un équilibre » entre les visiteurs et les personnes qui vivent et travaillent à Annecy. « On a des immeubles quasiment entiers dédiés à ça [la location touristique], au détriment de la vie de voisinage, de la sérénité des résidents et du patrimoine d’Annecy », pointe l’élue annécienne.
Durcissement de la réglementation pour les hébergements touristiques
Cette mesure de quotas s’accompagne d’un durcissement de la réglementation sur les changements d’usage de locaux d’habitation en hébergement touristique avec, notamment, la limitation des autorisations à un seul bien par propriétaire ou encore l’obligation d’un renouvellement tous les cinq ans.
Les nouvelles règles sont contestées par le Syndicat Annecy Meublés, représentant les intérêts des loueurs, qui qualifie cette politique de « discriminatoire et disproportionnée ». Elle « ne résout pas le problème de logement et de nuisances » à Annecy et va affecter la rentabilité des biens des propriétaires, estime son président Marc Stakic, joint par l’AFP. Le syndicat envisage d’engager un référé en justice contre ces délibérations.
La ville d’Annecy est l’une des premières en France à appliquer des quotas pour tenter de réguler le développement des locations de courte durée. « On espère aussi interpeller le législateur pour que l’Etat prenne position sur ce phénomène dont on n’avait pas pu prévoir la prise d’ampleur », indique la conseillère municipale Sophie Garcia.