Strasbourg : Le tramway file sur les bons rails
Sécurité Les infractions en tout genre sur le réseau de transports en commun augmentent, les opérations de sécurisation des agents de la BST de la police nationale aussi. Bilan, le nombre de faits constatés a doublé en un an
Il n’a pas choisi le bon moment, mercredi, pour se balader sur le quai d’une station du tram nord à Strasbourg. Au fond de sa poche, un couteau Opinel. Autour de lui, trois agents de la police nationale, la Brigade de sécurisation des transports en commun (BSTC). Arme confisquée, petites vérifications, contrôle d’identité… Mineur, il sera dans la foulée étroitement conduit au commissariat pour être présenté à un officier de police judiciaire, avant que ses parents ne viennent le chercher.
Des opérations de sécurisation, il y en a plus qu’on ne peut le penser sur le réseau de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS). Des contrôles de police, en civil, en tenue, homme et femmes, qui viennent en complément des opérations des agents de sécurité de la CTS. De tôt le matin à tard le soir, c’est en fait 21 policiers de la BSTC qui se relaient pour effectuer des opérations sur l’ensemble du réseau, mais souvent aussi sur les secteurs difficiles. Les quartiers dits prioritaires, la gare, la place Kléber en hypercentre, mais aussi le tout-venant, au gré des voies, de leur intuition ou selon les réquisitions. Des opérations régulièrement renforcées par la brigade canine, mais aussi pour accompagner les contrôleurs de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS).
Des interpellations en hausse
Vols, agressions, stupéfiants, attitudes récalcitrantes avec les contrôleurs, tout est bon dans le wagon. Résultats, les faits constatés (400 en 2022) ont quasiment doublé par rapport à 2021, même s’il est souligné par les autorités que le tram strasbourgeois est sûr. Presque autant pour les interpellations pour agression (96 en 2023). Plus encore, les arrestations pour vols et recels de vols ne sont pas loin d’avoir triplé depuis 2021 (164 en 2022), celles des personnes interpellées pour des infractions à la législation sur les stupéfiants augmentées aussi, liste le directeur de la DDSP67 Laurent Tarasco.
Efficacité des contrôles ou augmentation réelle des infractions ? « La vidéosurveillance est devenue un élément essentiel, clé, pour la sécurisation des transports en commun, explique le Major de police Sébastien Raimbault. Sur réquisition, nous pouvons travailler sur les vidéos afin d’identifier les auteurs et les interpeller par la suite. Cela représente environ 50 % des interpellations », précise le major. « Dernièrement encore, lors d’un vol (d’un téléphone) en réunion avec violence dans le tram, le principal auteur a été identifié grâce à l’analyse des images de la vidéosurveillance. Il a été condamné à neuf mois de prison », illustre le major. Vidéosurveillance, téléphone Néo connectés aux fichiers de la police et qui peuvent directement verbaliser, mieux vaut rester sur les bons rails.
Côtés contrôleurs de la CTS, la présence des policiers est « rassurante » et « très appréciée ». « Il devrait même y en avoir plus », confie l’un d’eux. Et cela tombe bien. Même si des effectifs supplémentaires de police ne sont pas à l’ordre du jour, l’extension prochaine du réseau de tram et du Bus à Haut niveau de service, pourrait peut-être entraîner quelques affectations de plus à la BSTC. « Cela sera étudié à ce moment-là, adapté et approprié aux besoins futurs », indique-t-on du côté de la préfecture.