Nantes : Menacé, le delphinarium de Planète sauvage voit naître deux bébés dauphins

ANIMAUX La cité marine du parc situé à Port-Saint-Père (Loire-Atlantique) est l’un des deux derniers delphinariums de France

Julie Urbach
Deux petits dauphins sont nés en septembre et octobre 2022 à Planète sauvage
Deux petits dauphins sont nés en septembre et octobre 2022 à Planète sauvage — Aurélie Monnier
  • Deux bébés dauphins sont nés fin 2022 à la cité marine de Planète sauvage, l’un des deux derniers delphinariums de France.
  • Des naissances qui peuvent poser question alors que ces structures sont sur la sellette, à la suite d’une loi votée en 2021

Pili est une petite femelle « fonceuse », tandis que Yaqu est un mâle « plus réservé ». Le parc animalier Planète sauvage, à Port-Saint-Père près de Nantes, s’apprête à rouvrir ses portes au public avec de nouveaux pensionnaires, dont deux bébés dauphins nés en septembre et octobre derniers. Une nouvelle qui réjouit les soigneurs de la cité marine, l’un des deux derniers delphinariums de France (avec Marineland à Antibes), qui compte donc aujourd’hui 11 dauphins après ces naissances. « C’est aussi un événement pour le reste du groupe, que les mamans puis leurs petits ont réintégré il y a déjà plusieurs mois, souligne Martin Böye, le directeur scientifique. Leur présence crée de la nouveauté. »

Mais ces bébés posent aussi question, alors que les delphinariums sont sur la sellette à la suite d’une loi « contre la maltraitance animale » votée en 2021. Si ce texte devait mettre fin à la détention et la reproduction en captivité de ces cétacés d’ici à 2026, il mentionnait une exception pour les structures qui menaient des recherches scientifiques, comme c’est le cas à Planète sauvage. Depuis, les choses ne semblent pas avoir été davantage précisées. Les décrets sont toujours attendus et la cité marine ne voit donc pas pourquoi elle arrêterait ses activités. « Les naissances font partie de la vie normale des dauphins, et permettent en plus de collecter de nombreuses informations pour ensuite comprendre les problèmes qu’ils ont en mer, estime Martin Böye. Vouloir les empêcher de se reproduire, en termes de bien-être, c’est catastrophique, sans parler des problèmes de santé que causeraient les produits contraceptifs ».

Une nouvelle pétition des opposants

Les opposants, par la voix de l’association C’est Assez, ont récemment lancé une pétition dénonçant « statu quo » et « flou artistique » autour de la fin de la captivité, tout en demandant au gouvernement d’avancer sur la question des sanctuaires. Si cette pétition, qui vise directement le parc, a recueilli plus de 35.000 signatures, Planète sauvage affirme être toujours optimiste quant à l’avenir de sa cité marine « dont les présentations pédagogiques, qui ont pour but de présenter l’espèce, sont toujours plébiscitées par les visiteurs ».



« Il y a besoin d’intensifier notre travail scientifique pour enrayer la perte de biodiversité que connaissent les dauphins en mer, poursuit Martin Böye. Nous avons plusieurs projets de recherche en cours, l’un sur la communication chez les dauphins, l’autre sur les effaroucheurs acoustiques, qui, placés sur les filets, pourraient permettre d’éviter les captures accidentelles. »