Nord : Les élèves du Valenciennois privés de sport en salle faute de chauffage dans les gymnases
ça caille Pour économiser, la ville de Valenciennes ne chauffe pas, ou si peu, ses salles de sport, empêchant de fait les cours d’EPS de se tenir en raison des températures glaciales qui règnent dans les gymnases
- Avec la crise énergétique, la ville de Valenciennes a décidé de chauffer au strict minimum ses équipements sportifs.
- Une mesure qui pénalise les établissements scolaires qui utilisent régulièrement les salles et gymnases pour les cours d’EPS.
- Faute de température adaptée, certaines disciplines sont abandonnées, mettant en péril les programmes scolaires.
Si le froid est, paraît-il, revigorant, il y a tout de même des limites. Et ces limites, les professeurs d’EPS du Valenciennois, dans le Nord, estiment les avoir atteintes. Face au refus de la ville de chauffer les salles de sport autrement qu’en mode “hors gel”, les enseignants sont contraints d’annuler des cours pour éviter que les élèves soient frigorifiés.
Pour tenter de contrer l’augmentation des prix de l’énergie, les collectivités font des économies de bouts de chandelle afin de maîtriser leur budget de gaz et d’électricité. Beaucoup de villes ont ainsi décidé de baisser la température de chauffage de leurs installations, piscines, musées, salles de sport… A Lille, par exemple, les gymnases affichent désormais une température de 14°, portée à 16° pour les activités se pratiquant pieds nus.
A Valenciennes, la mairie a vu les choses autrement. En premier lieu, la ville a tout simplement fermé ces équipements avant de les rouvrir face à la fronde des utilisateurs. Les rouvrir, mais sans les chauffer ou presque.
Des températures minimales relevées à 2,5°
« Avant les vacances de Noël, nous avons relevé 4° au gymnase Vauban où nous devions faire du volley avec mes élèves », affirme Sandrine Huart, professeure d’EPS au collège Carpeaux. Lundi matin, lorsqu’elle a vu qu’il faisait 0° à l’extérieur, l’enseignante n’a même pas pris la peine d’aller jusqu’au gymnase. « Le plus froid que nous avons constaté, c’est 2,5° », renchérit Émilie Jankowiak, enseignante d’EPS au lycée du Hainaut et secrétaire académique Snep-FSU. « Plus généralement, on tourne autour de 6, 8 ou 9° », ajoute-t-elle.
Dans ces conditions, les disciplines comme le volley, le badminton ou la gymnastique sont remplacées par d’autres activités. « On leur fait faire du futsal, du crossfit, des disciplines qui maintiennent les élèves en mouvement mais qui sont aussi très physiques », explique Sandrine Huart. Pourquoi pas ? Sauf que les programmes scolaires ne sont plus assurés et que tous les enfants ne sont pas aptes à effectuer de telles activités. « On a eu le Covid qui était déjà très contraignant pour notre discipline et les élèves ont peu pratiqué pendant cette période », déplore Émilie Jankowiak. Bref, le niveau en sport des élèves a largement baissé et ces disciplines très exigeantes ne sont pas forcément adaptées.
Et s’il n’y avait que dans les salles de sport que le problème du froid se posait. « On a des alertes au froid en nombre de la part d’enseignants pour des salles de classe. C’est à l’Académie de prendre ses responsabilités pour assurer la continuité pédagogique », martèle la syndicaliste. Pour les salles de sport, si « la préconisation est de 17° », les profs sont prêts à transiger à 16°. Qu’en dit la mairie ? Contactée par 20 Minutes, celle-ci n’a pas donné suite. Pour autant, une réunion entre la ville et les chefs d’établissements doit avoir lieu vendredi.