Harcèlement scolaire : « Notre petit ange… » Forte émotion pendant la marche blanche en hommage à Lucas, 13 ans

MARCHE BLANCHE Quatre adolescents, soupçonnés d’avoir harcelé Lucas, seront jugés au printemps

20 Minutes avec AFP
Un mois après le suicide de Lucas, une marche blanche était organisée ce dimanche à Epinal
Un mois après le suicide de Lucas, une marche blanche était organisée ce dimanche à Epinal — Jean-Christophe Verhaegen

Ils étaient quelque 550 personnes, ce dimanche, à Epinal, à braver le froid pour participer à la marche blanche en hommage à Lucas. L’adolescent de 13 ans, harcelé en raison de son homosexualité supposée, s’est suicidé début janvier. « Merci à tout le monde d’être venu. Je ne sais pas quoi vous dire », a lancé sa mère, Séverine, 35 ans, à la fin de la manifestation. Extrêmement émue, elle a fondu en larmes en prononçant le prénom de son fils. L’hommage a duré un peu moins d’une heure et s’est conclu par une minute de silence.

Dans un message finalement lu par la marraine de Lucas, la mère de famille a rendu hommage à son fils, qui était « comme un soleil » et qui est aujourd’hui « devenu notre petit ange ». « Sa disparition nous bouleverse (…) Lucas était un garçon qui avait plein d’ambition et de rêves », il « aimait la musique, les balades en forêt, sa complicité avec son frère Donovan, cuisiner avec moi, dessiner pour rendre le monde plus joyeux, sa petite soeur Ava qu’il aimait de tout son cœur », a-t-elle poursuivi. Lucas avait une « passion pour la coiffure » et « voulait en faire son métier. Il était si pétillant », a-t-elle conclu.

« Elle aussi a été victime de harcèlement »

Le club de danse dont Lucas faisait partie lui a également rendu hommage en présentant des chorégraphies, dont l’une sur « Kid » d’Eddy de Pretto, un titre symbole de la communauté gay, arrachant des larmes à plusieurs participants. Beaucoup de parents étaient présents avec leurs enfants, ainsi que des élèves du collège de Golbey, près d’Epinal, où était scolarisé Lucas. Beaucoup de participants tenaient un portrait de l’adolescent et avaient revêtu des t-shirts floqués à son effigie.

Dans le cortège, Elodie, 42 ans, dont la fille « était amie avec Lucas. Ça a été très dur pour elle ». « J’avais peur qu’elle fasse une bêtise, d’autant qu’elle aussi a été victime de harcèlement dans cet établissement », confie cette mère de trois enfants, tous scolarisés à Golbey et qui dit avoir retiré ses enfants du collège et avoir déménagé.



La mère de Lucas avait tenu à ce que cette marche soit strictement limitée à rendre hommage à son fils, sans signes distinctifs ou récupération politique. « L’idée est d’honorer la mémoire de cet enfant et de s’en tenir là », avait indiqué au début de la marche son avocate, Me Catherine Faivre. Selon la mère de Lucas, c’est le harcèlement qui a été « l’élément déclencheur » du suicide de son fils. « Je suis désolée » de n’avoir « pas pu (…) sauver (Lucas). Personne n’a pu », avait confié Séverine, très émue, lors d’une conférence de presse lundi dans le cabinet de son avocate.