Travail : Davantage de salariés préfèrent gagner moins d’argent mais avoir plus de temps libre
SOCIOLOGIE Les changements entre l’état d’esprit actuel et celui d’il y a trente ans sont énormes
Le rapport au travail a beaucoup changé en France en quelques années, selon une étude Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès. Publié ce mardi et intitulé « Je t’aime moi non plus, les ambivalences du nouveau rapport au travail », le sondage montre que 21 % des salariés français considèrent leur travail comme « très important », contre 24 % l’année précédente, rapporte Le Parisien.
Les changements entre l’état d’esprit actuel et celui d’il y a trente ans sont énormes. En 1990, 60 % des Français considéraient leur travail comme « très important » pour eux. Aujourd’hui, 61 % des sondés préfèrent gagner moins d’argent mais disposer de plus de temps libre, note BFMTV, soit un rapport inversé par rapport aux valeurs de 2008-2010.
Le travail reste important
« Les comportements sociétaux plus individualistes […] engendrent en contrepartie moins d’attachement à des structures comme le travail qui requièrent un effort d’adaptation à un collectif », indique l’Ifop dans son étude pour tenter d’expliquer ce changement. Ils sont pourtant 84 % des salariés à déclarer que leur travail est « important ».
L’argent n’est plus au cœur du problème : les salariés sont aujourd’hui plus exigeants sur les postes occupés, leur sens ainsi que l’autonomie et le bien-être dans le travail. Les jeunes générations ont grandi et se sont construites « dans un climat anxiogène et contribuant à désacraliser un idéal de réussite et de méritocratie par le travail », selon l’étude.
Un attachement à l’employeur plus faible
C’est pourquoi certains statuts ont la cote aujourd’hui, notamment celui de freelance, qui permet de choisir ses plages horaires, ses missions et donne plus de liberté dans l’organisation. Dans un baromètre Ifop de 2021, trois interrogés sur quatre avaient une bonne opinion des freelances, rappelle BFMTV.
Parallèlement, l’attachement à son employeur est de plus en plus faible. Ils étaient plus d’un tiers à déclarer être fiers d’appartenir à leur entreprise en 2005, contre 20 % en 2022. Les besoins/attentes des clients sont aujourd’hui considérés comme mieux pris en compte que ceux des salariés, selon les sondés. Ces derniers assurent tout de même que leur implication n’a pas faibli.