Convention sur la fin de vie : les 180 Français tirés au sort ont « progressé » dans leur réflexion

sante Les participants doivent délibérer sur l’euthanasie, le suicide assisté, les soins palliatifs et les complexes enjeux éthiques qui les entourent

20 Minutes avec agences
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180 Français participent à une convention citoyenne sur la fin de vie. Illustration.
180 Français participent à une convention citoyenne sur la fin de vie. Illustration. — sabinevanerp / Pixabay

Ils sont 180 Français tirés au sort à avoir la lourde tâche de se prononcer sur la question délicate de la fin de vie. Ce dimanche soir, les participants à cette convention citoyenne ont très majoritairement exprimé avoir « progressé » dans leur réflexion sur ce sujet sensible, sans s’avancer sur le résultat final de leurs travaux.

Depuis 2016, la loi (Claeys-Leonetti) prévoit une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour les malades en phase terminale et aux souffrances inapaisables, mais n’autorise ni l’euthanasie ni l’assistance au suicide. « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » : c’est à cette question que devront répondre les Français tirés au sort.

Jusqu’au 19 mars pour se prononcer

Depuis le 9 décembre et jusqu’au 19 mars, ces « citoyens » disposent de neuf week-ends de trois jours au Conseil économique, social et environnemental (Cese) pour se former, écouter des experts et délibérer sur l’euthanasie, le suicide assisté, les soins palliatifs et les complexes enjeux éthiques qui les entourent.

Le 8 janvier, un scrutin indicatif a suscité une polémique, certains y voyant la preuve que les jeux étaient faits en vue de la légalisation d’une « aide active à mourir ». A la question « êtes-vous, à ce stade, en faveur d’une évolution du cadre légal ? », 105 « citoyens » ont voté oui, 13 « non », 38 ne se prononçant pas. « Ce vote était une erreur, je l’assume », a indiqué à l’AFP Claire Thoury, présidente du comité de gouvernance de la convention.

L'« aide active à mourir » très soutenue

Dimanche, à l’issue de leur quatrième session et donc presque à mi-parcours, les « citoyens » ont pris part à un simple « vote de méthode » sur une formulation prudente : « Les travaux menés jusqu’ici vous ont-ils permis de progresser dans votre réflexion ? ». Résultat : 150 réponses « oui », 8 « non », 6 abstentions.



A ce stade, 346 propositions ont émergé des groupes de travail constitués. Parmi les pistes ayant reçu le plus d’approbations figure le développement volontariste des soins palliatifs, avec par exemple des « équipes mobiles dans chaque canton ». D’autres propositions très soutenues portent sur une « aide active à mourir » pour des personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative, comme la « maladie de Charcot », dont le pronostic vital serait engagé à moyen terme. « Il y a du dissensus, mais la matière émerge peu à peu », s’est félicité un des « facilitateurs » de la convention dans l’hémicycle du Cese.