Crise énergétique : Les risques de coupure d’électricité sont dissipés mais il faut rester « vigilant »

Sobriété Le risque d’activation du signal rouge EcoWatt pour les quatre prochaines semaines demeure à un « niveau moyen »

20 Minutes avec AFP
— 
Des poteaux électriques dans la campagne près de Lyon, dans le centre de la France, le 12 septembre 2022.
Des poteaux électriques dans la campagne près de Lyon, dans le centre de la France, le 12 septembre 2022. — Laurent Cipriani/AP/SIPA

Certes le risque zéro n’existe pas, néanmoins, la France devrait passer l’hiver sans avoir besoin de recourir à des coupures d’électricité. Le gestionnaire du transport d’électricité français RTE a confirmé mercredi sa vision rassurante, même si la météo et la grève contre la réforme des retraites font planer des incertitudes.

Cette amélioration est rendue possible par un réel effort de sobriété des ménages et des entreprises, et la bonne remontée des centrales nucléaires. Mais il reste « quelques risques autour de la deuxième quinzaine de février » : « il faut rester vigilant », a toutefois prévenu le président du directoire de RTE Xavier Piechaczyk sur France Info. Les risques se présenteront « si on traverse une période de froid longue et importante » car EDF doit débrancher prochainement plusieurs réacteurs nucléaires pour maintenance.

La grève qui s’annonce à EDF à partir de jeudi, comme dans d’autres entreprises, sera d’autant plus scrutée qu’elle peut être synonyme de « baisses de charges », autrement dit, une diminution de la production nucléaire, dont la France est tributaire à 70 % pour son courant. A ce stade, il est difficile d’en évaluer les conséquences, selon RTE car cela dépendra de l’ampleur de la mobilisation et de la tenue des calendriers de redémarrages de réacteurs par EDF. RTE a toutefois fait savoir qu’il disposait de « dispositions réglementaires et légales » lui permettant « de demander à l’ensemble des moyens de production grévistes un arrêt des baisses de production ».

Redémarrage de réacteurs nucléaires

Pour l’heure, le risque d’activation du signal rouge EcoWatt pour les quatre prochaines semaines demeure à un « niveau moyen », ce qui est « moins élevé que dans la prévision de septembre, mais ce n’est pas un risque zéro non plus », a souligné Thomas Veyrenc, directeur Exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE. Pour terminer l’hiver, la sobriété devra continuer, tout comme la poursuite des redémarrages de réacteurs nucléaires, même en cas de grève.



Au plus bas durant l’été 2022 en raison d’opérations de maintenance et de réparations, la disponibilité des réacteurs nucléaires est remontée ces dernières semaines. Mercredi, 43 réacteurs sur 56 étaient connectés au réseau, soit 71,85 % de la puissance installée, ce qui n’avait pas été vu depuis longtemps, selon des données d’EDF analysées par l’AFP.

Cela s’améliorera avec le recouplage de deux réacteurs d’ici fin janvier, avant deux autres courant février. Mais il faudra compter sur 9 réacteurs de moins dans le cadre des maintenances prévues au cours de l’année 2023. RTE prévoit une puissance disponible entre 40 et 45 GW (sur une capacité installée de 61,4 GW) fin février, ce qui resterait toujours bas.