Des cadavres d’animaux de compagnie transformés en objets de déco, un trafic révélé sur Facebook
horreur Le média d’Hugo Clément, Vakita, a infiltré un groupe Facebook qui revend des produits dérivés de dépouilles d’animaux
Les images sont difficilement soutenables. Dans une enquête publiée mardi, le média Vakita, lancé par le journaliste Hugo Clément, révèle l’existence d’un trafic d’animaux de compagnie sur les réseaux sociaux. Les dépouilles de chiens et de chats, destinées à l’origine à l’équarrissage, seraient détournées et transformées en masques, tapis ou objets de décoration. « Ils sont disséqués, démembrés, dépecés, et leurs os, leurs peaux, leurs visages sont mis en vente sur un groupe privé, sur Facebook, sous forme de trophées », explique Vakita sur son site Internet.
Le procédé, dénoncé par les équipes d’Hugo Clément, pourrait concerner 500 animaux et ce trafic serait évidemment organisé à l’insu des propriétaires. Ces derniers pensaient avoir confié leur compagnon en vue d’une incinération.
« Une passion très dérangeante »
Pour réaliser son enquête, Vakita a réussi à infiltrer un groupe Facebook baptisé « MC Osteo ». « On a récolté le témoignage d’un propriétaire d’un chien qui est décédé. Il a été contacté par la gendarmerie qui a retrouvé le corps de son chien sans tête et sans pattes », confie Hugo Clément sur le plateau de BFM TV. Le journaliste et militant rappelle que si la taxidermie est autorisée en France, la récupération de cadavres d’animaux à l’insu des propriétaires est en revanche illégale.
« On a affaire à des gens qui ont une passion très dérangeante. […] C’est une forme de fascination pour l’anatomie des animaux, la mort », estime ainsi le reporteur. De son côté, la Fondation 30 Millions d’Amis « s’insurge de l’existence d’un tel trafic d’animaux morts et contre la tromperie à l’égard des maîtres de ces chiens et ces chats qui pensaient, à tort, voir leur ami partir en paix ».
Un congélateur saisi par les gendarmes
Vakita a également rencontré l’une de ces revendeuses de produits dérivés à partir de dépouilles d’animaux. Elle explique avoir vu débarquer chez elle les gendarmes qui ont saisi environ 200 « sujets » et un « congélateur plein », contenant des chiens, des chats, des porcelets et même un bébé kangourou. Tous ces cadavres avaient été récupérés chez un équarrisseur.
Hugo Clément précise que ce « marché noir » concerne des centaines d’animaux et donc des centaines de clients. « On n’en aurait pas parlé si on s’était rendu compte qu’il s’agissait d’une personne dans son coin », indique-t-il. Même si le journaliste reconnaît que les cas restent « très minoritaires » parmi toutes les bêtes euthanasiées chez un vétérinaire.