Rennes : « Pas qu’un lieu de consommation d’alcool »… Certains bars mettent leurs clients au défi pour le Dry January
CHALLENGE Une quinzaine d’établissements se sont associés à la Ligue contre le cancer d’Ille-et-Vilaine pour proposer un cocktail sans alcool pendant un mois
- Pour de plus en plus de Français, janvier rime avec sobriété à l’occasion du Dry January.
- A Rennes, l’antenne locale de la Ligue contre le cancer s’associe à la démarche avec un cocktail sans alcool servi dans une quinzaine d’établissements.
- Si tout le monde n’est pas encore prêt à franchir le pas, la tendance du sans alcool trouve de plus en plus d’adeptes avec une offre qui se diversifie.
Un mois sans boire une goutte. Un mois pour reposer son foie, purger son organisme et faire le point sur sa consommation d’alcool. Tout droit débarqué d’Angleterre, le rendez-vous du Dry January (janvier sec) commence progressivement à faire son trou en France. L’an dernier, près d’un quart des Français ont ainsi relevé le challenge de ne pas picoler en janvier, même si on ignore si tous les candidats sont restés sobres sur la période. Si elle fait toujours tiquer le lobby alcoolier, l’initiative peut compter sur le soutien des associations et professionnels engagés sur les questions de santé publique. Une évidence quand on sait que l’alcool est à l’origine de 49.000 décès chaque année en France et est le deuxième facteur de risque de cancer après le tabac.
En Ille-et-Vilaine, département pas réputé pour être le plus sobre de France, l’antenne locale de la Ligue contre le cancer s’associe ainsi cette année à l’opération en lançant son propre cocktail sans alcool dans une quinzaine de bars et restaurants rennais (lire encadré). « C’est une manière simple de faire de la prévention en allant directement sur les lieux de consommation », indique Chloé Minereau, chargée de l’opération à la Ligue contre le cancer. Pas question pour autant pour l’association de stigmatiser les bars, où l’alcool coule parfois à flots. « On veut montrer que ce sont des lieux de vie et pas seulement des lieux de consommation d’alcool », poursuit la jeune femme.
Le sans alcool en pleine effervescence
Pour concocter son breuvage, l’association a fait appel à un mixologue et à une diététicienne qui ont élaboré le Miel Pom’s, un cocktail à base de gin, sans alcool bien sûr, de jus de pomme, de miel, de citron et d’eau pétillante. Une boisson qui a rejoint pour un mois la carte du Barhumètre, un bar à rhum situé place du Champ-Jacquet. « C’est quand même plus sympa à boire qu’un soda ou une eau gazeuse », sourit Ambre Aussel.
Si le Miel Pom’s ne fait pas encore un carton dans son bar, la responsable des lieux constate tout de même un engouement croissant des clients pour les boissons sans alcool. « L’offre a suivi en plus et s’est diversifiée, explique-t-elle. Avant, il n’y avait que de la bière sans alcool mais maintenant on trouve de tout, du vin comme des spiritueux. »
Tout le monde n’est pas prêt à relever le défi
Une tendance aux boissons sans alcool à laquelle tous les clients ne sont pas encore prêts de céder. Même en janvier. « Je considère que je ne bois pas beaucoup donc je ne vois pas trop l’intérêt de faire le Dry January, indique cette cliente, attablé au comptoir de l’Arhumètre devant un verre de rosé. Mais pour ceux qui consomment beaucoup d’alcool, je pense que c’est bénéfique. »
A quelques dizaines de mètres de là, sur la place Sainte-Anne, le Dry January ne s’est pas non plus invité à toutes les tables. « On ne s’est pas vues des vacances donc on commence l’année par un petit apéro entre copines », indique Laurine, qui sirote une pinte de bière en terrasse. « Je ne dis pas que je ne tenterai pas un jour, embraye Léo, installé à une table de voisine. Mais pas cette année, la flemme. Surtout que j’ai une grosse soirée prévue le week-end prochain ! » Pour certains, le défi de janvier attendra donc. Pour les autres, il vous reste encore plus de trois semaines à tenir bon.
Un mocktail au profit de la Ligue contre le cancer
Le cocktail sans alcool (ou mocktail) Miel de Pom’s est vendu six euros dans les établissements partenaires. Sur ce tarif, un euro est à chaque fois reversé à la Ligue contre le cancer. A Rennes, on peut notamment déguster le breuvage à l’Arhumètre, au Montfort, au Melody Nelson, à l’Heure du jeu ou au Champ-Jacquet.