Tirailleurs sénégalais : Yoro Diao, l’un des plus anciens combattants raconte la vie au front
TEMOIGNAGE Yoro Diao, 94 ans, est l’un des plus anciens tirailleurs sénégalais. En 1951, il décide de s’engager volontairement dans l’armée française. Très vite, le jeune soldat part au combat, d’abord en Indochine puis en Algérie.
Il est une mémoire vivante à lui tout seul. Né en 1928 au Sénégal, Yoro Diao, ancien tirailleur s’attache à transmettre l’histoire de ces anciens combattants tombés pour la France. Alors que le Sénégal est une colonie française, Yoro Diao s’engage volontairement dans l’armée française en 1951. Très vite, le jeune soldat part au combat, en Indochine d’abord. « L’ennemi est partout. Devant vous, derrière vous. Ce n’est pas une guerre frontale. C’est une guérilla », raconte l’ancien combattant.
Sur les champs de bataille, il lie des amitiés très fortes avec des camarades, qui deviendront des frères de sang. « On a vécu les mêmes peines, les mêmes fatigues. Ces camaraderies, on ne les trouve que dans l’armée. » Dans cette guerre, le jeune soldat perd aussi de nombreux amis, des souvenirs qui le poursuivent jusqu’à présent, « j’ai perdu beaucoup de camarades, beaucoup », continue Yoro Diao. Une fois la guerre terminée, il poursuit son parcours en combattant en Algérie.
Naturalisé français en 2017, Yoro Diao, 94 ans, n’a plus qu’un souhait : terminer sa vie au côté de sa famille au Sénégal. « Qu’est-ce que vous voulez faire à 90 ans ici ? Nos épouses sont de vieilles femmes aussi », explique-t-il. Désormais, les anciens tirailleurs sénégalais pourront rentrer dans leur pays d’origine en touchant le minimum vieillesse. Jusqu’à maintenant, pour percevoir leur allocation de 950 euros, ils devaient obligatoirement passer a minima six mois en France.