Bordeaux : Un surveillant violemment agressé par un détenu au centre pénitentiaire de Gradignan
VIOLENCE Le syndicat Ufap alerte sur l’insécurité au sein de la prison de Gradignan, après une nouvelle agression d’un surveillant mardi en fin de matinée
- « Venu régler un refus de mutation de cellule sur le sixième étage du bâtiment A », un surveillant a été « saisi et violemment projeté […] avant de se faire boxer » selon le syndicat Ufap.
- L’officier a été transféré à l’hôpital d’où il est sorti mercredi matin.
- Le syndicat de surveillants pénitentiaires dénonce les agressions à répétition au sein de l’établissement.
Un surveillant du centre pénitentiaire de Gradignan, près de Bordeaux (Gironde), a été violemment agressé par un détenu, mardi vers 11h25, selon le syndicat Ufap (Union fédérale autonome pénitentiaire).
« Venu régler un refus de mutation de cellule sur le sixième étage du bâtiment A », le surveillant a été « saisi et violemment projeté […] avant de se faire boxer » écrit le syndicat dans un communiqué.
Le surveillant s’est fait boxer le visage des deux poings
« Dans un premier temps, l’agent d’étage a signalé le refus de la part du détenu, d’accueillir un troisième détenu, car il prétendait être chez lui dans sa cellule », précise Ronan Roudaut, représentant de l’Unsap. « Un officier est alors intervenu et le détenu a profité d’un moment d’inattention pour l’attraper par le cou et lui frapper la tête contre le rebord métallique du lit. Le collègue est tombé au sol groggy, le détenu s’est alors mis dessus et l’a boxé des deux poings… »
L’intervention des personnels du centre pénitentiaire a permis de maîtriser l’agresseur. « Heureusement nous avons pu intervenir rapidement et en nombre. » Le surveillant, « qui a perdu beaucoup de sang dans l’agression », a été pris en charge par les pompiers, et transféré vers le centre hospitalier. « Après une série d’examens médicaux, il est sorti ce mercredi à 10h30 de l’hôpital, le visage tuméfié et avec différents points de suture. Il est très choqué, et bénéficie pour le moment de dix jours d’arrêt. » L’agresseur, récidiviste, a été placé en garde à vue.
Taux d’occupation de 200 %
« Cela fait beaucoup d’agressions, car il y a quinze jours déjà un autre officier s’est fait frapper à coups de poing, et le jour de Noël un autre surveillant s’est fait agresser au troisième étage… On a un taux d’occupation du centre pénitentiaire qui reste au-dessus des 200 %, et avec un déficit en personnel, la situation devient hors de contrôle, alerte Ronan Roudaut. On n’arrive plus à gérer les problèmes au quotidien, et certaines cellules deviennent même des points de deal, car les détenus comprennent bien la situation. »
Un nouvel établissement pénitentiaire doit voir le jour vers mi-2024. « Mais c’est maintenant qu’il faut régler la situation, car tout ne tient qu’à un fil » s’inquiète le représentant syndical.