Finale France-Argentine : « Un truc de dingue vécu ensemble… » A Saint-Nazaire, la fan-zone est sous le choc
REPORTAGE Près de 2.000 supporteurs des Bleus ont vibré à Saint-Nazaire, dans l’une des rares fan-zones de France. Le scénario du match a provoqué une émotion collective inespérée
- A Saint-Nazaire, la finale France-Argentine a été diffusée dans une fan-zone.
- Près de 2.000 personnes étaient réunies pour l’événement dans la base sous-marine.
- Les fans sont passés par toutes les émotions, jusqu’au dénouement douloureux.
« C’est terrible. On a vécu un grand moment, on était persuadé qu’on allait le faire. Mais c’est le sport, il faut l’accepter. » Mathis, Karim et leurs potes ont bien du mal à cacher leur « abattement ». A leurs côtés, d’autres jeunes supporteurs aux joues peintes en bleu-blanc-rouge semblent, eux aussi, accuser le coup, presque sonnés. Comme eux, après avoir tant vibré, ils sont près de 2.000 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) à avoir exprimé leur peine après l’ultime tir au but, synonyme de victoire argentine en Coupe du monde.
Emotion collective permise par un « match de légende » vécu dans la fan-zone installée dans la base sous-marine de la ville. L’une des rares initiatives de ce genre en France alors que la très grande majorité des maires avaient préféré boycotter l’événement. Malgré les critiques, l’édile de Saint-Nazaire, le socialiste David Samzun, avait ouvert cette salle festive dès la demi-finale afin de « permettre aux habitants de se réunir » et « partager des moments populaires ». Mission accomplie au-delà des espérances, malgré le dénouement final.
« On en reparlera dans 50 ans, même si on a perdu »
« Ça fait mal de perdre comme ça, aux tirs au but. C’est hyper violent après le scénario du match. Nos jeunes avaient tellement assuré », confie, les yeux rouges, Sandrine, venue en famille. « Oui c’est dur, confirme Thierry, en s’adressant à ses deux ados dépités. Mais on a vécu un truc de dingue tous ensemble. Cette finale, elle est insensée. On en reparlera dans 50 ans, même si on l’a perdue. » Damien, lui aussi, est convaincu d’avoir « assisté à un truc hors norme ». Il se dit, du reste, « content pour Messi », qui « le mérite tellement ».
Jessica, elle, n’en revient toujours pas. « On est sous le choc là. Il y a la défaite mais il y a surtout tout ce qui s’est passé juste avant. Je suis choquée. » Sa copine Clara lui passe un bras sur les épaules. « Je suis trop triste, mais aussi trop heureuse de cette journée. On a tellement crié, ça faisait trop de bruit. J’ai cru que la base sous-marine allait s’écrouler. » « C’est vrai ça, renchérit Mathis. C’était beau, c’était fou, c’était cruel. Je m’en souviendrai toute ma vie, c’est sûr. »