Prime covoiturage : Comment bénéficier des 100 euros d'aide ?

BON PLAN Une prime sera versée aux nouveaux inscrits sur les plateformes de covoiturage du quotidien à compter de 2023. Elle pourra aller jusqu’à 100 euros sous certaines conditions. « 20 Minutes » vous explique tout

20 Minutes avec AFP
— 
Les automobilistes qui embarqueront régulièrement des covoitureurs recevront une prime de 100 euros en 2023.
Les automobilistes qui embarqueront régulièrement des covoitureurs recevront une prime de 100 euros en 2023. — Pexels / Pixabay
  • Le gouvernement a annoncé mardi un coup de pouce de 100 euros aux automobilistes qui en 2023 rejoindront le covoiturage, sur les courts comme sur les longs trajets.
  • Cette nouvelle aide sera accessible uniquement aux nouveaux clients des plateformes de covoiturage en 2023. En échange, les conducteurs devront partager leur voiture durant dix trajets quotidiens.
  • 20 Minutes vous dit tout sur cette nouvelle prime alors qu’une autre prime de 100 euros, cumulable, sera versée aux nouveaux inscrits réalisant trois trajets sur une longue distance.

Une nouvelle aide pour lutter contre le réchauffement climatique. Mardi, le gouvernement a annoncé que les automobilistes adeptes du covoiturage recevront une prime de 100 euros, à compter de début 2023. Par cette prime, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher souhaite « inciter les conducteurs à se mettre au covoiturage ». A qui est destinée cette nouvelle aide ? Comment elle fonctionne ? 20 Minutes vous explique tout.

A qui est destinée cette nouvelle aide ?

Cette prime de 100 euros sera versée à partir de 2023, seulement aux nouveaux inscrits sur les plateformes de covoiturage du quotidien (soit des trajets de moins de 80 kilomètres) et qui réaliseront dix trajets. Une autre prime de 100 euros, cumulable, sera versée aux automobilistes réalisant trois trajets sur une longue distance.

Précision de taille : ce bonus ne s’adresse qu’aux conducteurs qui covoiturent, précise Karos, plateforme de covoiturage spécialisé sur les trajets du quotidien. L’objectif de cette prime est de créer un afflux de nouveaux trajets disponibles, l’un des freins aujourd’hui identifié à l’essor du covoiturage courte distance. Autrement dit, si je fais l’effort de covoiturer, mais en tant que passager, en laissant ma voiture au garage, j’ai droit à rien… Enfin si, précise Karos : « vous serez indirectement gagnant à terme puisque le choix des trajets sera plus riche ». Et puis, avec ou sans ce nouveau bonus, en divisant les frais de carburant, le covoiturage permet des gains de pouvoir d’achat à celles et ceux qui le pratiquent. Conducteur comme passager.

Comment en bénéficier ?

Ces sommes seront versées directement par les plateformes de covoiturage, telles que Karos donc, mais aussi Klaxit, Blablacar Daily, Mobicoop, LaRoueVerte, etc. Ces dernières fixeront les détails. La prime pourra également être versée sous forme de bons d’achat. Attention : il faut tout de même que les dix trajets qui permettent de décrocher cette prime de 100 euros soient réalisés dans un temps impartis. Ainsi, 25 euros seront versés dès le premier trajet, et les 75 euros supplémentaires si les neuf trajets sont réalisés dans les trois mois suivants.

Une cadence difficile à tenir ? Chez Karos, on observe actuellement que « deux tiers des conducteurs inscrits font plus de dix covoiturages en trois mois ». « En moyenne, même, ils font leurs dix premiers trajets en deux semaines », y précise-t-on. Attention (bis) : vous pouvez vous inscrire dès aujourd’hui sur les plateformes de covoiturage, Karos le conseille même. « Mais si vous validez un premier trajet avant le 31 décembre, alors, vous serez exclus du bonus », précise Tom Attias, responsable des nouveaux covoitureurs chez Karos.

Puis-je récupérer ce bonus plusieurs fois ?

Non (mais bien essayé !), répond Tom Attias. « Une fois que vous aurez obtenu la première partie du bonus grâce à un premier trajet sur une application, le restant du bonus ne pourra être récupéré qu’en covoiturant sur cette même application. « En revanche, rien ne vous empêche (et c’est même recommandé) de vous inscrire et d’utiliser plusieurs applications », conseille-t-il.

Quels objectifs pour le gouvernement (et pour les covoitureurs) ?

Le but de ces primes : accélérer la baisse des trajets individuels et passer de 900.000 trajets mensuels partagés aujourd’hui à trois millions dans quelques années. Alors que 50 millions de sièges vides circulent chaque jour, tripler le nombre de covoitureurs permettrait d’éviter 4,5 millions de tonnes de CO2 par an, selon le ministère des Transports.

Après un premier plan lancé par Elisabeth Borne en 2019, et des années Covid-19 difficiles pour le covoiturage, le gouvernement veut donc donner un nouveau coup d’accélérateur à cette pratique, qui limite les embouteillages comme la pollution. Le covoiturage domicile-travail, en particulier, n’a vraiment décollé que dans quelques agglomérations et grandes entreprises, qui mettent déjà en place des bonus.



« Le plus difficile est de faire son premier covoiturage », avance Olivier Binet, président de la plateforme de covoiturage Karos. Selon lui : 90 % des conducteurs qui font le saut enchaînent 80 covoiturages sur les 12 premiers mois. Pour Nicolas Brusson, cofondateur de BlaBlaCar, « le bonus va être une première étape vers un usage plus fréquent. Un conducteur qui choisit de covoiturer régulièrement sur ses trajets du quotidien peut économiser plus de 1.000 euros par an ».

Comment ce plan est-il financé ?

Ce plan covoiturage, qui sera présenté en détail ce mardi matin à Reims, coûtera un total de 150 millions d’euros. Le gouvernement prévoit un soutien aux collectivités qui proposent des incitations financières au covoiturage (par exemple en donnant un euro par trajet), à hauteur de 50 millions d’euros. La même somme sera consacrée au cofinancement d’aires de covoiturage ou de voies dédiées, à hauteur d’un euro versé pour un euro investi par les collectivités.