Crise énergétique : La Belgique pourrait-elle nous sauver des coupures d’électricité ?
BLACK OUT Réseau transport d’électricité (RTE) a inauguré, vendredi, le renforcement d’une ligne électrique entre la France et la Belgique qui permet de doubler la capacité d’échange entre les deux pays
- La menace de coupures d’électricité plane sur la France en cas d’hiver trop rigoureux.
- Le président Macron a appelé à ne pas paniquer et assuré qu’on « passerait l’hiver » en réduisant notre consommation de 10 %.
- La solidarité énergétique entre la France et la Belgique est une autre solution pour contribuer à éviter les coupures.
La menace de coupures d’électricité plane sur la France en cas d’hiver rigoureux. Des coupures de « délestage », programmées et ciblées, pour soulager le réseau qui alimentent les polémiques, les peurs et les fake news. Face à la panique, le président Emmanuel Macron est intervenu lui-même pour rassurer la population, assurant qu’on « tiendrait l’hiver » en réduisant notre consommation de 10 %. Et si la solution, du moins une partie, venait de Belgique ? Le renforcement de l’interconnexion électrique entre la France et son voisin du nord pourrait nous éviter le pire.
L’interconnexion des réseaux électriques de la France et de la Belgique ne date pas d’hier puisque la ligne électrique entre les postes à haute tension d’Avelin (France) et d’Avelgem (Belgique) a été posée dans les années 1970. Ce qui est nouveau, c’est la capacité d’échanges entre les deux pays, laquelle a été doublée, depuis vendredi, sur cette ligne qui relie les réseaux de RTE et d’Elia. Techniquement, on est passé de 3 à 6 gigawatts, soit la possibilité d’alimenter 6 millions de personnes.
Solidarité énergétique
L’idée est de pouvoir accueillir de nouvelles productions d’électricité, notamment éoliennes, mais aussi de renforcer la solidarité énergétique entre la France et a Belgique. Concrètement, cela permet d’augmenter la capacité d’importation d’électricité d’un pays vers l’autre. Sauf que cela fonctionne dans les deux sens bien entendu. S’il manque du jus en France, la Belgique lui en fournit et réciproquement. Les réseaux français, RTE, et belge, Elia, ont par ailleurs signé un « contrat de secours mutuel ». Chacun tient à disposition de l’autre, en temps réel, une réserve de 350 MW qui peut être libérée en cas de besoin.
En théorie, donc, ces dispositifs pourraient éviter à l’un ou l’autre pays des problèmes liés à l’approvisionnement en électricité. Mais qu’arriverait-il si la France et la Belgique se retrouvaient dans le besoin au même moment ? « La solidarité et l’interconnexion des réseaux sont européennes, ce qui fait que nous pourrions aller chercher de l’électricité, via la Belgique, dans les pays du nord », explique à 20 Minutes Laurent Cantat-Lampin, délégué régional de RTE dans les Hauts-de-France.
Une solution, mais pas LA solution
Et non, tous les pays européens ne seront pas en demande au même moment : « Simplement parce que nous n’avons pas les mêmes habitudes de consommation. Le pic se fait au moment du repas du soir et ce repas se prend plus tôt en France qu’en Espagne par exemple », poursuit-il. De fait, toujours par exemple, l’Espagne pourrait dépanner la France vers 18 heures et la réciproque viendrait plus tard.
N’empêche, cette solidarité est une des solutions, mais pas LA solution. Pour éviter d’en arriver aux délestages, « derniers recours », on peut aussi jouer sur la production d’électricité et sur la consommation. « Faire preuve de civisme aux heures les plus critiques, en baissant son chauffage d’un degré, en éteignant les lumières. Cela vaut pour les particuliers, mais aussi pour les professionnels », insiste le délégué régional de RTE. Et, sur la question de l’éclairage intempestif, il ajoute que ce sont les commerces et le secteur tertiaire les mauvais élèves.