Dunkerque : Greenpeace dénonce le commerce nucléaire entre la France et la Russie
Energie Des containers d’uranium, provenant d’un commerce entre la France et la Russie, ont été déchargés dans le port de Dunkerque, selon l’ONG Greenpeace
- Dans le port de Dunkerque, dans le Nord, un cargo a déchargé des dizaines de fûts d’uranium enrichi et dix containers d’uranium naturel en provenance de Russie, selon Greenpeace.
- L’ONG demande à la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, « la rupture des contrats sur le commerce d’uranium avec la Russie ».
- En avril, une autre ONG, Robin des Bois, avait déjà dénoncé l’autorisation de l’Union européenne du commerce des déchets radioactifs avec la Russie.
Le commerce nucléaire entre la France et la Russie continue. Ce mardi matin, dans le port de Dunkerque, dans le Nord, le cargo Mikhail Dudin a déchargé des dizaines de fûts d’uranium enrichi et dix containers d’uranium naturel en provenance de Russie, selon Greenpeace. L’ONG demande à la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, « la rupture des contrats sur le commerce d’uranium avec la Russie ».
« La poursuite du commerce nucléaire avec la Russie, alors que la guerre en Ukraine fait rage, est scandaleuse. (…) L’industrie nucléaire française est pieds et poings liés avec la Russie tout au long du parcours du combustible, de l’extraction de l’uranium jusqu’à la question des déchets », s’indigne, dans un communiqué, Pauline Boyer, chargée des campagnes Nucléaire et Transition énergétique à Greenpeace France.
Contrat signé en 2020
Contacté par 20 Minutes, Port de Dunkerque n’a pas donné suite. Sollicité par l’AFP sur la destination de ce chargement, le groupe électricien EDF n’a pas répondu non plus. Contacté par l’AFP, le groupe nucléaire Orano (ex-Areva) a indiqué que « ces transports ne concernaient ni ses matières, ni ses installations ».
Le groupe a en revanche confirmé à l’AFP avoir livré à la Russie « cinq ou six » transports d’uranium de retraitement (URT) dont il était propriétaire jusqu’en octobre, vers l’usine Seversk du conglomérat public nucléaire russe Rosatom, dans le cadre d’un contrat signé en 2020 portant sur un volume total de 1.150 tonnes.
« Quand la guerre a éclaté, il n’y a pas eu de sanctions, mais on a pris la décision de solder ce contrat, et le dernier transport a eu lieu en octobre », a expliqué un porte-parole d’Orano à l’AFP, confirmant des informations du Monde.
Sanctions économiques contre la Russie
En avril, une autre ONG, Robin des Bois, avait dévoilé l’autorisation par l’Union européenne d’attribuer ou de poursuivre « l’exécution des contrats destinés à l’exploitation, à l’entretien, au déclassement et à la gestion des déchets radioactifs, à l’approvisionnement en combustible et au retraitement du combustible (…) ». Une disposition inscrite au Journal Officiel de l’Union européenne du 8 avril 2022.
En clair, le commerce nucléaire des déchets radioactifs entre la France et la Russie pouvait continuer. A l’époque, l’Union européenne, sous la présidence d’Emmanuel Macron, prenait pourtant de nombreuses sanctions économiques contre le pays de Vladimir Poutine, à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Récemment, le gouvernement français avait néanmoins ordonné à EDF et Orano de stopper l’exportation d’uranium de retraitement.