Protection de l’enfance : La Défenseure des droits se penche sur la situation dans le Nord et la Somme
SOCIAL La Défenseure des Droits, Claire Hédon, s’est saisie, la semaine dernière, de la « situation alarmante de la protection de l’enfance dans le Nord et la Somme »
- La Défenseure des Droits, Claire Hédon, s’est saisie de la « situation alarmante de la protection de l’enfance dans le Nord et la Somme ».
- Depuis de nombreux mois, éducateurs, avocats ou encore magistrats de ces deux départements tirent régulièrement la sonnette d’alarme.
- Selon la Défenseure des droits, « les réponses institutionnelles aux besoins ne sont pas à la hauteur des enjeux et portent atteinte aux droits fondamentaux des enfants ».
Enfants en danger. La Défenseure des Droits, Claire Hédon, s’est saisie, la semaine dernière, de la « situation alarmante de la protection de l’enfance dans le Nord et la Somme ». Depuis de nombreux mois, éducateurs, avocats ou encore magistrats de ces deux départements tirent régulièrement la sonnette d’alarme concernant les difficultés rencontrées par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE), anciennement la DASS qui dépendait de l’Etat.
« Le nombre de place pour accueillir les très jeunes enfants, comme les adolescents, est largement insuffisant. Les mises en danger se multiplient. Le manque de professionnels pour les accompagner est criant », souligne Claire Hédon, dans un communiqué de presse.
Sept cents places d’hébergements supprimées
Selon elle, « les réponses institutionnelles à ces besoins ne sont pas à la hauteur des enjeux et portent atteinte aux droits fondamentaux des enfants ». Le mois dernier, les travailleurs sociaux du conseil départemental du Nord, le syndicat de la magistrature et celui des avocats de France avaient signé une tribune commune pour dénoncer « les manquements du département du Nord » dans la protection des enfants et des adolescents.
Dans ce département, par exemple, 700 places d’hébergements ont été supprimées en 2015, dans les établissements spécialisés, au profit des familles d’accueil, « pour des raisons de coût », avait dénoncé, à l’époque, le syndicat Sud.
Fratries séparées
Dans un article, paru en juin, 20 Minutes alignait les témoignages de professionnels mécontents de voir l’ASE « incapable de protéger les enfants dignement ». Il était question d’enfants ballottés d’un lieu d’accueil à un autre ou de fratries séparées, faute de places, au grand dam des travailleurs sociaux qui se démènent pour tenter de trouver des solutions adaptées à chaque dossier.
« Depuis deux ans, les violences intrafamiliales ont explosé et les enfants en bas âge sont plus fragiles psychiquement. On peut incriminer les confinements, mais pas que. Toujours est-il que les demandes de placement par la justice ont augmenté de 10 %, alors que le nombre de travailleurs sociaux n’augmente pas » explique Olivier Treneul, ancien éducateur et délégué syndical Sud au département du Nord.
« Ces dernières années plusieurs textes législatifs ont réformé la protection de l’enfance, cependant aucune réflexion nationale ou locale n’a été pensée sur leur application sur le terrain », déplore la Défenseure des droits, dont la saisine d’office « permettra de dresser un état des lieux précis et d’adresser des recommandations ».