Immigration : Emmanuel Macron défend la politique de fermeté de la France sur les visas

Politique migratoire En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc, provoquant la colère de Rabat

20 Minutes avec AFP
Un visa sur un passeport (illustration).
Un visa sur un passeport (illustration). — ABENHAIM

Malgré les tensions avec notamment le Maroc, la France ne compte pas revoir sa copie sur sa politique migratoire. Emmanuel Macron a en effet défendu samedi la politique de fermeté sur les visas, estimant qu’elle commençait à porter ses fruits.

« Ce coup de chauffe des derniers mois a eu de l’effet », a déclaré le chef de l’Etat à des journalistes en marge du sommet sur la Francophonie en Tunisie. « On voit que les retours (des migrants expulsés) sont facilités », a-t-il ajouté.

« La susceptibilité est des deux côtés »

En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc pour mettre la pression sur des gouvernements jugés trop peu coopératifs dans la réadmission de leurs ressortissants expulsés de France. Le taux de refus avait atteint 30 % pour la Tunisie. Ce durcissement a déclenché des vagues d’indignation sur les réseaux sociaux et des articles acrimonieux dans les médias au Maroc et jeté un froid dans les relations entre Rabat et Paris.

« Je pense qu’au moins on a eu un débat en vérité ces derniers mois sur le sujet des visas », a estimé le chef d’Etat français. Il a mis en avant le fait que les personnes en situation irrégulière étaient le fruit de « trafics organisés ». « Dans le cadre de notre partenariat », il faut que les pays les reprennent, a-t-il fait valoir. Le refus de reprendre des ressortissants expulsés « n’est pas acceptable », a-t-il également insisté. « La susceptibilité est des deux côtés. La France a le droit d’être susceptible aussi », a-t-il lancé.

Emmanuel Macron s’est redit favorable « à la mobilité des étudiantes et étudiants, à la mobilité économique, académique, politique ». Cette mobilité a été « mise en danger par de nombreux pays qui n’ont pas tenu leurs engagements vis-à-vis de la France », a-t-il insisté. « Ce n’est pas acceptable qu’on ne reprenne pas des étrangers en situation irrégulière qui étaient identifiés comme dangereux et troublant l’ordre public », a finalement conclu le président.