On a visité les studios de « Plus Belle la Vie » avec les fans
Reportage La série aux dix-huit saisons et aux 4.665 épisodes diffuse son final le 18 novembre prochain. Le tournage est terminé et la production a ouvert au public ses studios, situés à la Belle-de-Mai à Marseille
- La série Plus Belle la Vie s’arrête après dix-huit saisons tournées dans les studios marseillais de la Belle-de-Mai.
- Pour finir en beauté, et alors que le dernier épisode est déjà dans la boîte et sera diffusé le 18 novembre, la production a ouvert gratuitement ses studios aux visiteurs pendant un mois.
- Mais il fallait réserver et les places sont toutes parties en une poignée d’heure. Reportage avec les chanceux du jour
Ils trépignaient d’impatience devant l’entrée du 37, rue Guibal, dans le quartier de la Belle-de-Mai, à Marseille. En attendant leur tour de visite des studios de la série Plus Belle la Vie, Clément et sa grand-mère Patricia, échangent avec les autres fans ayant pu obtenir l’une des 20 place du créneau horaire. « Roland est mort. Il a fait un arrêt cardiaque en jouant au foot avec son fils », entend-on en arrivant. Qu’on se rassure Michel Cordes, l’acteur qui interprète Rolland dans la série va bien.
Et pour avoir cette conversation, il fallait se lever tôt. Les créneaux de visites ouverts jusqu’au 3 décembre prochain ont tous trouvé preneur en moins de six heures. « J’ai passé deux heures et demie à rafraîchir la page Internet », raconte Clément, venu de Tarascon avec sa grand-mère pour qui il a pris une place en lui faisant la surprise. C’est un peu ça, Plus Belle la Vie, un feuilleton transgénérationnel. Clément avait 4 ans au démarrage de la série. Ce 18 novembre le dernier épisode sera diffusé. La fin d’une époque.
Il faut 80 jours sans dormir pour visionner l’intégralité de la série
Stéphanie, elle, a emmené sa jeune fille Séréna, persuadée que les studios sont en plein air. « Mais alors comment est-ce qu’ils font le ciel », s’interroge l’écolière en entrant sur le plateau de la place du Mistral, 1.000 mètres carrés de faux bâtiments. Ce mercredi, la lumière est rasante. « C’est une lumière d’un matin un peu couvert », commente Marie-Anne, qui commente la visite et qui a travaillé sur la série pendant seize ans, comme coach d’acteurs.
La technicienne guide et abreuve d’informations les visiteurs bien occupés à tout filmer et à se prendre en photo. Il faut, par exemple, 80 jours sans dormir pour visionner l’intégralité de la série. Plus de 1.000 baisers ont été échangés sur ces plateaux, avec parfois de vrais bébés Plus Belle la vie. Une quinzaine d'enfants sont sont nés d’unions entre acteurs ou techniciens, explique Marie-Anne à l’intérieur du Mistral.
« Je vous fais un café », s’amuse Stéphanie. Pour un jour, voilà les fans clients du bar iconique de la série, serveurs, personnages réels dans des décors qu’ils connaissent par cœur. Ils n’avaient jusqu’à présent vu que ce que les caméras voulaient leur montrer. La visite passe aussi par le commissariat, autre lieu d’intrigue de la série. Le temps file, 30 minutes sont prévues par groupe - seize se succèdent dans la journée -, et c’est à regret que les fans doivent quitter le plateau.
Pour bien finir, la production a mis en vente, à prix modique, les vêtements et accessoires portés par les acteurs. Cinq euros le pull, un euro les boucles d’oreilles… Les portants sont classés par taille et par acteur. Il y en aura pour tout le monde: il y a 1,7 km de portants à écouler, près d'un million de pièces. Ce sac était celui de Yolanda, là une chemise de Vincent. L’occasion pour les fans de la série de repartir avec un souvenir. « J’ai pris une paire de boucles d’oreilles pour ma mère qui n’a pas pu venir », glisse Marwan, un Marseillais. Patricia, elle s’en va avec une paire de chaussures, et des étoiles dans les yeux. « Maintenant que la série va se finir, tu vas te coucher encore plus tôt », lui lance Clément son petit-fils. Car pour Patricia, le deuil n’est pas encore fait, et l’heure des infidélités avec d’autres séries concurrentes du même registre -Un si grand soleil, emain nous appartient- n’est pas encore venu. « C’est un peu à cause d’elles quand même que ça s’arrête », regrette Clément.