Côtes-d’Armor : Frictions lors d’une manifestation autour d’un centre d’accueil de réfugiés
Contestation Deux rassemblements étaient organisés samedi 5 novembre dans la commune de Callac, où doit s’installer le projet Horizon
Les uns venaient soutenir le projet. Les autres le critiquer. Samedi, une manifestation autour d’un projet d’accueil de réfugiés a généré de fortes tensions entre les participants dans la petite commune de Callac (Côtes-d’Armor). Un peu plus d’un millier de personnes étaient réunies à deux points différents. Au milieu, quelque 200 gendarmes ont tenté de faire respecter le calme. En vain. En milieu d’après-midi, des tirs de projectiles et de grenades lacrymogènes ont eu lieu lors d’un face-à-face entre les forces de l’ordre et une partie du cortège des défenseurs du projet qui tentaient de rejoindre le rassemblement des opposants, soutenus notamment par plusieurs membres de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour. « Ce n’est que de la récupération politique de bas étage », a déclaré Laure-Line Inderbitzin, adjointe au maire de Callac, commune qu’elle décrit comme une « terre d’accueil ».
La commune de Callac a été choisie par le fonds de dotation privé « Merci » pour un projet d’accueil de réfugiés politiques. Baptisé « Horizon » et « basé autour de la réinsertion professionnelle » de réfugiés bénéficiant d’une autorisation de séjour de dix ans, ce projet vise à redynamiser ce bourg rural de centre Bretagne qui a perdu plus de 1.000 habitants depuis les années 1960.
Une association d’habitants réclame un référendum
Le projet a reçu l’aval du conseil municipal de Callac, mais rencontre l’opposition notamment d’une association, « Les Amis de Callac et des environs », qui réclame l’organisation d’un référendum. Une consultation qui serait « illégale », a rappelé le préfet des Côtes d’Armor Stéphane Rouvé vendredi, puisque « l’accueil des réfugiés est de la responsabilité de l’État ». « Callac, c’est une petite ville de 2.200 habitants qui accueille déjà une cinquantaine de réfugiés. Et un chiffre à vous donner : aujourd’hui, il y a 0 % d’incivilités liées aux réfugiés », assure l’adjointe au maire.
La double manifestation n’a pas fait de blessé. Aucune interpellation n’a été constatée.