Nouvelle-Calédonie : L’avenir de l'archipel se discute à Paris sans les indépendantistes
STATUT DISCUTé Les indépendantistes contestent le dernier référendum sur l’indépendance, tenu en décembre 2021
L’avenir de Nouméa s’écrit… à Paris. Le gouvernement organise ce jeudi et ce vendredi une série de réunions afin de faire avancer le statut de la Nouvelle-Calédonie. Ces discussions se déroulent dix mois après le référendum contesté sur l’indépendance de l’archipel, sans les indépendantistes qui ne feront pas le déplacement.
Le Front de libération kanak et socialiste (FLNKS) sera le grand absent des réunions bilatérales prévues ces deux prochains jours avec le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, et la Première ministre, Elisabeth Borne. Début septembre, le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco avait pourtant quitté la Nouvelle-Calédonie avec l’assurance que « tout le monde avait accepté de venir à Paris fin octobre ». C’est-à-dire même les indépendantistes, avec qui le dialogue était rompu depuis plusieurs mois.
Montrer la « bonne volonté » de l’Etat
« Le dialogue n’est pas rompu. Il y a un point de vue pour l’instant qui est différent sur le timing, sur le séquençage des rencontres, mais le dialogue est permanent avec tout le monde », indique-t-on au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. « Les discussions ne peuvent pas aboutir et progresser sans les indépendantistes, c’est une évidence », souligne Matignon.
« En revanche on considère que c’est la responsabilité de l’Etat d’engager ce processus presque un an après le troisième référendum, de marquer sa bonne volonté mais aussi son sens des responsabilités dans l’esprit de l’accord de Nouméa pour donner le signal que la phase des discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie sera engagée à partir du 28 octobre », ajoute-t-il.
Un référendum « bidon »
Le calendrier apparaît comme un enjeu majeur pour expliquer les raisons de cette défection du FLNKS. En juin 2021, l’ancien ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait promis l’organisation d’un « référendum de projet » en juin 2023, portant sur un nouveau statut du territoire, à l’issue des trois consultations sur l’indépendance prévues par l’accord de Nouméa signé en 1998.
Un référendum réclamé aujourd’hui par le camp loyaliste, mais dont les indépendantistes ne veulent pas, car il n’a, selon eux, plus lieu d’être : ils contestent en effet le troisième et dernier référendum sur l’indépendance, tenu en décembre 2021, qu’ils avaient boycotté. Le non à l’indépendance avait recueilli 96,5 % des voix. A la suite de ce référendum qu’ils qualifient de « bidon », les indépendantistes ont déclaré que « tout calendrier était caduc » et qu’ils ne discuteraient plus désormais que « sur la base de l’indépendance ». Dans cette perspective, le déplacement à Paris, où Etat et loyalistes entendent justement décider d’un calendrier, leur apparaît contre-productif.