Noël : « Le charme est gâché », « des enfants ravis »… Ce qu’ils pensent des décos déjà en magasin
Noël Les lecteurs de « 20 Minutes » partagent leur avis quant à l’arrivée dès maintenant des décos et des chocolats
- Les décorations et chocolats de Noël sont déjà de sortie dans les magasins, deux mois avant les fêtes de fin d’année.
- Alors qu’Halloween et la Toussaint ne sont pas encore derrière nous, nous avons demandé aux lecteurs de 20 Minutes ce qu’ils pensaient de cet étalage.
- Charme de Noël gâché, incitation à la surconsommation, incohérence avec la baisse du pouvoir d’achat… Mais aussi possibilité de profiter plus longtemps de la féerie de Noël, occasion d’évacuer le stress. Les avis divergent.
C’est l’histoire sans fin : les chaînes de télévision ont d’ores et déjà commencé à diffuser les traditionnels (et clichés) téléfilms de Noël. Et ils ne sont pas les seuls, parmi les grands classiques des fêtes de fin d’année, à avoir pris de l’avance. Vous les avez d’ailleurs sûrement croisés. Lors d’un passage au supermarché, vous n’avez pas vu trôner, à côté des bonbons et des citrouilles d’Halloween, des chocolats de Noël et des calendriers de l’Avent ? Et des rayons remplis de décos éblouissantes ?
A deux mois du Réveillon, cet étalage peut sembler prématuré. 20 Minutes a posé la question à ses lecteurs et lectrices. Et une chose est sûre : vous les avez bel et bien remarqués.
« Ça gâche le charme des fêtes et l’esprit de Noël »
« Oui c’est trop tôt… Où est la magie de Noël ?? Autant tout laisser toute l’année !! ». Geneviève, qui a répondu à notre appel à témoignages, fait manifestement partie de ceux qui pensent qu’avant l’heure, ce n’est pas encore l’heure. « De quoi vous dégoûter définitivement de Noël », rajoute Catherine. Pourtant, « c’est un rythme qui fonctionne pour les commerçants, explique Olivier Dauvers, expert de la grande distribution. S’ils le font, c’est que, tous les ans, les gens achètent ». « Nous avons même commencé à recevoir les catalogues de jouets depuis presque trois semaines, c’est ridicule », s’offusque à son tour Stéphanie. Olivier Dauvers confirme cette arrivée des catalogues dans les boîtes aux lettres « au moment de la Toussaint », au moment où la consommation liée aux fêtes s’accélère.
Et justement, que penser du fait que les commerçants n’ont pas attendu que passe la Toussaint - et Halloween - pour installer les décos de fin d’année ? « Tout arrive en même temps », observe Mireille. Or, « il ne faut pas oublier ce que représente la Toussaint », rappelle Gérald. Et les enfants, dans tout ça ? « Comment leur permettre de se repérer dans la succession de ces moments si particuliers quand tout se chevauche dans les étalages ? », s’interroge Noémie. Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce, justifie que le calendrier commercial ne doit jamais être vide, de façon à « stimuler le commerce ». Et cet étalage des produits de Noël « n’arrive pas plus tôt que les années précédentes », note-t-il. Pourquoi, alors, a-t-on l’impression d’un étalage prématuré ? C’est à cause du « décalage avec la météo (…) On ne se sent pas en hiver ».
« On ne nous laisse pas le temps de respirer »
Les lecteurs de 20 Minutes sont par ailleurs nombreux à déplorer l’incitation à la surconsommation. « On ne nous laisse pas le temps de respirer, on va se payer trois mois de fêtes », déclare Patrick. Constat partagé par Nicolas, qui voit une « fête familiale, de partage, de réconciliations » se transformer en une fête purement commerciale. « Les commerçants ont besoin de ces stimuli cette année tant la consommation a été difficile », tempère Frank Rosenthal. Mais Jeanne ne pense pas qu’ils « vendront plus » pour autant. Une affirmation que dément Olivier Dauvers. « Quand un calendrier de l’Avent est acheté au mois d’octobre, il sera mangé avant le mois de décembre et racheté. Au lieu de faire une vente, le magasin en fera deux, voire trois ». « Le client développera une certaine fidélité à une enseigne », atteste Simon, qui travaille dans la grande distribution.
Et si Dominique regrette la course entre les magasins pour « mettre en rayon avant le concurrent », Frank Rosenthal explique que les magasins « prennent beaucoup de risque à être les derniers ». Dominique - une autre - émet l’hypothèse que « les décorations en magasins sont des reliquats de l’an passé qui n’ont pas été remisés ». En réalité, il n’y a pas de recyclage, d’après l’expert en marketing.
« Lors de mon enfance, je trouvais que la période de Noël ne durait pas assez longtemps »
Pour d’autres, comme Sabie, cette arrivée de Noël dans les magasins fin octobre est incompatible avec les débats actuels sur « la disparition des saisons » et la « viabilité de notre planète ». Sentiment similaire du côté de Romyra, qui évoque la baisse du pouvoir d’achat des Français. « L’inflation, chers commerçants, comment avez-vous pu oublier ? », interroge Romyra. Mais c’est justement pour cette raison qu’il est « important de donner la possibilité aux Français d’étaler leurs dépenses dans le temps », tranche Frank Rosenthal.
Et certains sont ravis de pouvoir le faire : « le coût de la vie a tellement augmenté que cela permet de renouveler un peu la déco en échelonnant les dépenses », témoigne Sandrine. Elle n’est pas la seule à trouver son bonheur dans ce phénomène marketing. C’est aussi le cas de la nostalgique Françoise : « Lors de mon enfance, je trouvais que la période de Noël ne durait pas assez longtemps, notre sapin n’était décoré que le 24 décembre et jeté le jour de l’Epiphanie ». Pour Violette, c’est par ailleurs une belle occasion pour temporairement « évacuer le stress, la mélancolie et l’horreur de l’actualité », « en cette période de déclin de la lumière et de mauvaise ambiance générale ». Les enfants d’Alphonsine, quant à eux, « sont ravis ! »