Loire-Atlantique : Au Cellier, la vente du parc du château de Louis de Funès inquiète
PATRIMOINE Plusieurs associations demandent à la commune de préempter le parc, ancienne propriété de Louis de Funès
- Au Cellier, le parc d’une quarantaine d’hectares qui entoure le château de Clermont, propriété de l’acteur à l’époque, devrait être prochainement vendu.
- Associations et riverains du Cellier craignent de ne plus pouvoir y accéder, et demandent, en vain, à la mairie d’intervenir.
C’est un splendide parc boisé d’une quarantaine d’hectares, décrit comme aussi exceptionnel sur le plan naturel que sur le plan patrimonial. Au Cellier (Loire-Atlantique), en bord de Loire, le parc du château de Clermont, ancienne de propriété de l’acteur Louis de Funès, va changer de mains. Cet été, un compromis de vente a été signé entre l’actuel propriétaire et un couple d’habitants de la commune qui souhaitent y installer une poulinière. Assez pour inquiéter riverains et associations en tous genres, attachés à ce lieu de course à pied, de promenade et de calme, qui est toujours resté ouvert au public.
« Cette fois, on a peur de ne plus pouvoir y accéder, redoute Aloïs Robinard, président de l’association Sur les traces de Louis de Funès. Il faut préserver ce patrimoine historique où l’âme de Louis de Funès continue de perdurer ! » Comme d’autres, l’association demande depuis plusieurs semaines à la mairie de préempter ces terres, et a lancé en ce sens une pétition en ligne. Et pas uniquement en hommage à l’acteur, qui venait régulièrement s’y reposer et y a passé ses dernières années, avant d’être inhumé au cimetière de la commune. « Une grande partie du parc de Clermont est classée Espace naturel sensible », plaide de son côté l’association Regards natures, favorable aussi à une préemption. Plusieurs espèces végétales et animales « exceptionnelles » et parfois « protégées » auraient été identifiées sur le site.
Le maire ne souhaite pas préempter
Le maire du Cellier, Philippe Morel n’a pas été convaincu de racheter le site d’abord pour des raisons économiques (le prix de vente des terrains est de 240.000 euros). Mais aussi par ces arguments développés par Christophe Allain, le directeur général des services de la commune : « Le propriétaire nous a également assuré de la pérennité de l’accès aux sentiers de randonnées et accès remarquables du parc. Le lieu a toujours été privé mais toujours ouvert au public, il n’y a aucune raison que ça change. L’acquéreur utilisera 15 hectares pour élever une dizaine de chevaux de course. C’est un Cellarien de longue date et lui aussi très attaché à l’endroit et à sa tranquillité. »
Pour les associations, la mairie devrait profiter de cette vente pour réfléchir à un véritable projet touristique pour dynamiser la commune, six ans après la fermeture du musée de Louis, qu’avait abrité pendant quelque temps le château de Clermont. « A la place de cela, le maire préfère voter la construction d’un parking pour un million d’euros », regrette Aloïs Robinard, qui a même écrit une lettre à son député pour l’alerter de la situation. Selon Christophe Allain, la préemption n’est de toute façon plus possible désormais, le délai étant « écoulé depuis le 1er octobre ».