Morbihan : Des résidences secondaires taguées de messages contre les riches
Tension La gendarmerie a constaté la présence de messages sur les façades de deux maisons à Saint-Gildas-de-Rhuys, dans le Morbihan
- Deux maisons ont été taguées dimanche à Saint-Gildas-de-Rhuys dans le golfe du Morbihan.
- En Bretagne, certaines communes du littoral affichent plus de 80 % de résidences secondaires.
- De 1968 à 2018, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par trois dans la région.
Les messages laissent peu de place au doute. A Saint-Gildas-de-Rhuys, deux résidences secondaires ont été recouvertes de tags dénonçant l’inoccupation des nombreuses maisons de vacances de cette petite commune du sud du golfe du Morbihan. Sur les photos diffusées par Le Télégramme, on peut lire ces messages : « La Bzh aux Bzh ». Ou encore : « Fini les riches ». D’après le quotidien, les faits ont été constatés dimanche par la gendarmerie, qui a ouvert une enquête.
La question des résidences secondaires devient brûlante en Bretagne, où de plus en plus de locaux ont du mal à se loger face à la flambée des prix de l’immobilier. Très prisé, le littoral est devenu inaccessible pour bon nombre d’habitants. A Saint-Gildas-de-Rhuys, on comptait environ 1.500 habitants pour près de 3.700 logements en 2019 selon les données de l’Insee.
A Saint-Gildas, 77 % de résidences secondaires
L’institut de statistiques évoque le chiffre effrayant de 77 % de résidences secondaires dans la cité touristique. En Bretagne, certaines communes dépassent même le taux de 80 %. Un phénomène qui a tendance à transformer certains secteurs en villes fantômes en dehors des week-ends et périodes de vacances scolaires. « J’ai été frappé par ces paysages abandonnés, comme désertés », témoignait récemment le photographe Maxime Voidy, qui a consacré une exposition à ces « maisons endormies ».
Face à cette difficulté de logement pour les habitants, certains partis politiques proposent la création d’un statut de « résident breton » censée lutter contre le phénomène de spéculation immobilière. Plusieurs manifestations ont été organisées ces derniers mois pour dénoncer le problème. De 1968 à 2018, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par trois en Bretagne pour dépasser les 250.000.