Réforme de la police judiciaire : Reports d’opérations à Bordeaux et Limoges
GROGNE Ce sont des « opérations de surveillance, des interpellations, des perquisitions et des auditions » prévues cette semaine, qui sont reportées
Des enquêteurs des directions territoriales de la police judiciaire de Bordeaux et de Limoges ont reporté lundi leurs opérations pour protester contre la réforme de la police judiciaire, a-t-on appris auprès de l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ).
Dans le détail, ce sont des « opérations de surveillance, des interpellations, des perquisitions et des auditions » prévues cette semaine, qui sont reportées. Seuls seront assurés « les urgences et le service d’astreinte ». Le mouvement devrait être « reconductible » et durer « toute la semaine, selon un enquêteur de l’association, créée en août contre la réforme. « C’est un symbole fort ».
« Quelques éléments d’ouverture »
Le ministre de l’Intérieur s’est adressé lundi matin à l’ensemble des fonctionnaires de la PJ dans un courrier dont l’AFP a eu connaissance. Il assure que la réforme ne sera pas finalisée « avant le second semestre 2023 ». Jusqu’ici le ministre parlait d’une mise en place « courant 2023 », sans plus de détails.
« Il y a quelques éléments d’ouverture. Maintenant on va aller taper à sa porte et on va voir s’il nous écoute. On a de vraies propositions à faire », assure le policier qui souhaite rester anonyme.
La contestation autour de la réforme de la PJ est montée d’un cran avec le limogeage vendredi d’Eric Arella, patron respecté de la PJ sud, suscitant l’indignation chez les policiers et dans le monde judiciaire. En signe de protestation, des centaines d’enquêteurs se sont rassemblés devant leurs services vendredi après-midi. Ces rassemblements ont eu lieu dans plus de 40 villes.
Cette dernière prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département - renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.