Pouvoir d’achat : Faire ses courses en Allemagne, « ça ne vaut plus trop le coup », selon les frontaliers

votre vie votre avis Consultés, les lecteurs de « 20 Minutes » expliquent se rendre moins outre-Rhin pour remplir leurs chariots. Mais certains produits, pour la plupart non alimentaires, justifient encore le déplacement…

Thibaut Gagnepain
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L'entrée d'un supermarché Edeka en Allemagne (illustration).
L'entrée d'un supermarché Edeka en Allemagne (illustration). — Wikicommons
  • Est-ce que les frontaliers se rendent encore en Allemagne pour faire leurs courses ? Nous avions posé la question à nos lecteurs. Et la réponse est plutôt claire : beaucoup moins.
  • « Maintenant, je trouve que les prix ont vraiment augmenté, c’est pourquoi je ne me déplace plus en Allemagne mais à Strasbourg », confie l’un de nos lecteurs.
  • D’autres s’y rendent toujours et, surtout, indiquent qu’il y a encore de belles affaires à faire.

« Sprechen Sie Deutsch ? » Voilà une question que de nombreux Français n’entendent plus en passant à la caisse outre-Rhin. La majorité des lecteurs de 20 Minutes qui a répondu à notre appel à témoignages l’assure : faire ses courses en Allemagne n’est plus dans leurs habitudes. « Ça ne vaut plus trop le coup », confirme Sandrine. « C’est devenu très cher, même quand il y a des promos. Alors que c’était très avantageux quand la TVA avait été abaissée d’un point à la sortie du Covid (du 1er juillet au 31 décembre précisément). Puis ça a vraiment augmenté depuis. »

L’inflation est aussi passée par là. Encore plus violemment qu’en France : elle flirte avec les 10 % sur un an, contre environ 6 %. De quoi refroidir de nombreux foyers, surtout au vu du prix actuel du carburant… qui peut aussi se trouver à des tarifs plus compétitifs en Alsace ou Moselle. « Depuis le début de l’année avec ma famille, nous n’y allons plus spécialement », appuie Agathe.

« Je croise beaucoup d’Allemands dans les supermarchés ici »

« Habituellement, j’allais à Kehl pour faire mes courses le samedi. Maintenant, je trouve que les prix ont vraiment augmenté, c'est pourquoi je ne me déplace plus en Allemagne mais à Strasbourg », écrit aussi Ezgi en assurant même… que les mouvements frontaliers se sont intervertis ! « Je croise beaucoup d’Allemands dans les supermarchés ici qui tiennent le même discours : c’est moins cher en France. »

Sur notre page Facebook, d’autres lecteurs indiquent avoir observé cette inversion des rôles, hier impensable. Quand les Alsaciens ou les Mosellans se précipitaient dans le Bade-Wurtemberg, la Sarre ou la Rhénanie-Palatinat pour faire le plein, chercher du tabac ou acheter des produits d’hygiènes… Un réflexe qui n’a pas totalement disparu.

Pour les cigarettes, gel douche, papier toilette et autres, beaucoup passent encore outre-Rhin. « Cela reste très avantageux pour les produits hygiéniques et non alimentaires, mais de moins en moins pour les produits alimentaires », confirme Nicolas, rejoint par la même Agathe qui cite « les complémentaires alimentaires ou produits parapharmaceutiques que l’on trouve en droguerie type DM ».

« Les produits alimentaires sont plus abordables en France qu’en Allemagne et le choix est bien plus important. Il est encore intéressant de s’y rendre pour les couches-culottes enfants et tous les autres produits de puériculture ainsi que les produits de beauté, d’hygiène et d’entretien », synthétise Ralid, qui n’arrivera pas à convaincre Mégane, toujours ravie de « prendre l’air allemand ! »



Plus globalement, la plupart des lecteurs indiquent clairement que chaque côté de la frontière présente des avantages. « Comme j’habite à l’ouest de Strasbourg, j’ai l’habitude de traverser le pont de l’Europe les week-ends pour faire des courses. Passer une heure aller-retour ce n’est rien, si j’ai la possibilité d’économiser minimum 20 % de mon budget. Cependant, je préfère acheter les produits laitiers, de la viande seulement en France, mais c’est une question de goût », détaille Arsenii. « La baguette allemande, en plus d’avoir toujours été chère est immangeable. Et concernant la bière et le fromage, nous ne pouvons pas comparer car nous préférons la qualité, bien meilleure en France », complète Sophie. « Maintenant les courses durent plus longtemps, il faut comparer comme chez nous, car la facture peut aussi être salée », conclut Patrick.