Strasbourg : La livraison à domicile de bouteilles consignées, une piste sérieuse pour l’écologie et le porte-monnaie
planete La jeune entreprise strasbourgeoise YSE (You Save Earth) propose de livrer et de récupérer au domicile de leurs clients les bouteilles consignées. Un engagement écologique mais aussi une belle opportunité économique
- YSE (You Save Earth), toute nouvelle entreprise strasbourgeoise propose de livrer et de récupérer au domicile de leurs clients les bouteilles consignées.
- En quelques semaines, près de 5.000 bouteilles ont déjà été vendues.
- Le principe est de travailler et de mettre en avant les producteurs locaux, indépendants, les circuits courts, sans passer par les centrales d’achats, renforçant ainsi la filière de la consigne et avoir un réel impact sur l’environnement en limitant l’usage des bouteilles en plastique.
Des bouteilles d’eau, de jus de fruits, de bières… en verre, consignées, et surtout livrées et récupérées sur votre palier. Un petit geste pour l’Homme mais un grand pas pour l’écologie ? N’allons pas jusque-là mais c’est néanmoins une belle et simple initiative lancée par une jeune entreprise strasbourgeoise, YSE ( (You Save Earth) et nouvellement installée près de l’aéroport de Strasbourg Entzheim. Plus besoin de prendre sa voiture pour aller chercher ses bouteilles au supermarché, puis de les gérer avant de les ramener à la consigne. Un cercle vertueux pour l’environnement qui pourrait sérieusement aider à limiter les bouteilles en plastique.
Pour ces deux jeunes fondateurs, Erwann Dauges et Thomas Jaffredou, la livraison à domicile de boissons consignées, c’est avant tout « l’accès à des alternatives écologiques, positives et locales », qui les motivent. De jeunes entrepreneurs, mais qui ont déjà de la bouteille, se penchant sur cette filière pendant plus de trois ans…. Mais depuis quelques semaines, leur entreprise propose la livraison et la récupération à domicile de boissons consignées. Succès annoncé, ils ont déjà vendu près de 5.000 bouteilles.
« Pour un réel impact écologique »
Le principe ? Le consommateur passe commande sur le site d’YSE. « On travaille par caisse complète de 12 bouteilles, que l’on peut panacher, comme trois d’eau, six de jus de fruits, trois de bières, même de différentes contenances. Et on prépare toutes les livraisons », détaille Erwann Dauges. Des livraisons et des collectes qui sont d’ailleurs gratuites, même si la caisse est aussi consignée 1,80 euro, mais qui sera également recréditer sur une cagnotte. « On est là pour proposer une offre complète aux consommateurs, pas surtaxée… Abordable et pour que la consigne ait un réel impact écologique », martèle Erwann. Avec pour levier, « la production locale, les circuits courts et des producteurs responsables que l’on veut mettre en avant, qui sont indépendants, pour avoir le moins d’impact sur l’environnement ». Et pour aller au bout de leurs convictions, ils travaillent avec un utilitaire 100 % électrique, qui rayonne sur toute l’Eurométropole de Strasbourg. « Sur des courtes distances, la consigne est intéressante, car elle permet de récupérer les bouteilles directement chez les gens », explique-t-il. Un dernier maillon de la chaîne en quelque sorte mais déterminant et qui pourrait renforcer la filière de la consigne tout entière.
Ecologique mais économique aussi, d’autant plus que le prix des bouteilles en verre explose à cause de la pénurie après la fermeture de verreries en Ukraine puis de la crise énergétique. « On souhaite que la consommation écologique et responsable soit simplifiée. C’est-à-dire que cela ne doit pas être aux consommateurs de faire un effort, qu’il soit physique ou organisationnel, d’avoir à aller chercher et de ramener loin de chez lui les bouteilles consignées… La ''consommation écologique'' doit prendre en compte les différents utilisateurs, c’est comme ça que l’on pourra avoir une transition écologique par les entreprises. »
Leurs producteurs ? Météor, La Narcose, les eaux minérales Carola, Celtic, Lisbeth, le cidre Sautter…. En attendant de trouver des producteurs de lait et très prochainement de vins. Un modèle économique très efficace car « adapté au contexte et la production locale », se félicite Erwann Dauges. « Les producteurs doivent et sont tous situés dans un rayon de 100 kilomètres. On travaille en direct avec tous nos fournisseurs, on ne passe pas par des centrales d’achats ce qui est primordial pour nous car ça permet de réduire les coûts », poursuit-il. L’intérêt ? « Permettre de réduire le temps d’attente pour que la bouteille consignée soit la plus réutilisée possible en un minimum de temps », afirme-t-il. Autre intérêt pour les producteurs, la digitalisation des consignes : « Cela permet de savoir où sont les bouteilles en verre. Une traçabilité qui manque clairement au canal de distribution actuel des supermarchés », ajoute Erwann Dauges.
YSE table ainsi sur environ 90, voire 95 % de retours des bouteilles consignées. De quoi intéresser les producteurs. Un bon retour et une bonne chose également pour le porte-monnaie des consommateurs : en plus des économies de carburant pour aller acheter et ramener ses bouteilles, « on est au même prix que les supermarchés et pour certains produits on est même moins cher » se réjouit le jeune entrepreneur.
Selon une étude du cabinet Deroche réalisée en 2009, pour la brasserie alsacienne Météor, la plus-value environnementale du réemploi des bouteilles comparée au recyclage permettrait d’économiser jusqu’à 76 % d’énergie, 33 % d’eau et 79 % des émissions de gaz à effet de serre. A condition de réduire au maximum le nombre de kilomètres à faire parcourir aux bouteilles, soit dans les 100 kilomètres.