Bretagne : Dix organisations agricoles se portent partie civile après l’attaque d’un train de céréales

GASPILLAGE En mars 2022, plusieurs tonnes de blé avaient été déversées sur les voies lors de l’attaque d’un train de marchandises près de Pontivy (Morbihan)

C. A.
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Dans le Morbihan, des militants écologistes avaient stoppé un train de marchandises avant de déverser une partie des céréales sur les voies en mars 2022.
Dans le Morbihan, des militants écologistes avaient stoppé un train de marchandises avant de déverser une partie des céréales sur les voies en mars 2022. — Jean-François Monier/AFP

C’était il y a six mois jour pour jour. Le 19 mars, des militants du collectif « Bretagne contre les fermes usines » stoppaient un train de marchandises entre Saint-Gérand et Noyal-Pontivy, dans le Morbihan. Une action prévue et revendiquée qui devait dénoncer les dérives de l’agro-industrie en Bretagne et débouchait sur le déversement de centaines de tonnes de blé sur les voies.  « Cet acte de gaspillage alimentaire est scandaleux au moment même où la France doit consolider sa capacité de production nourricière dans un contexte international difficile », dénonçait la préfecture. Réalisée un mois après le début de la guerre en Ukraine, cette action avait été condamnée de toute part. L’enquête ouverte par le parquet de Lorient avait débouché sur l’interpellation et la mise en examen de quatre personnes.

Lundi 19 septembre, dix organisations agricoles dont la FNSEA et Intercéréales ont annoncé qu’elles se portaient partie civile dans cette affaire « en soutien aux entreprises victimes de l’attaque ». Dans un communiqué, la Coopération agricole entend « rappeler, dans l’attente du verdict qui sera prononcé à l’issue du procès, qu’aucun acte de destruction volontaire de ressources agricoles et alimentaires ne doit être laissé sans une réponse ferme par la justice ».


Sur les 1.400 tonnes de blé à destination d’alimentation animale, 142 avaient été « rendues impropres à toute destination », précisait à l’époque le procureur de Lorient. Les premiers éléments d’enquête avaient permis d’établir que les militants écologistes pensaient intercepter une cargaison de soja et non de blé. Dans un contexte de guerre en Ukraine, cette action avait provoqué un tollé, y compris dans les rangs d’élus écologistes qui avaient été nombreux à la condamner. Plusieurs plaintes avaient été déposées.