A Nantes, la baisse de la température dans les piscines « ne gêne pas trop, pour l’instant ! »
REPORTAGE Plutôt que de fermer leurs piscines, plusieurs villes comme Nantes ont opté pour un abaissement de la température de l’eau afin de faire face à la hausse des coûts de l’énergie
- Depuis ce lundi, pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie, il fait un à deux degrés de moins dans la majorité des piscines nantaises.
- Si certains nageurs ont eu davantage de mal à entrer dans l’eau, la mesure est pour le moment bien perçue par la majorité de ceux que 20 Minutes a croisés à la sortie de la piscine Jules-Verne.
Un degré de moins dans l’eau, jusqu’à deux degrés de moins dans l’air. Depuis ce lundi, l’atmosphère est un peu plus fraîche dans la majorité des piscines nantaises. Si certains nageurs n’ont pas remarqué le changement, il semble que l’entrée dans le bassin a été un peu plus compliquée pour une partie d’entre eux… « Ah, je me disais bien qu’elle était plus froide, réagit Yann, 44 ans, qui se rend quatre fois par semaine à la piscine Jules Verne, comme ce lundi. La preuve, il m’a fallu une ou deux longueurs de plus pour m’habituer. » Derrière lui, un petit écriteau a été affiché pour prévenir les usagers : « pour faire face à l’envolée exceptionnelle du coût de l’électricité et du gaz », l’eau du bassin sportif sera désormais chauffée à 27°C (au lieu de 28). Jusqu’alors à 29 degrés, le bassin d’apprentissage oscillera quant à lui entre 28 et 28,5.
La mesure, dévoilée la semaine dernière par la maire de Nantes, est globalement soutenue par les nageurs croisés ce midi, au nom de « l’effort collectif ». « On n’a pas le choix, réagit Manon, encore les cheveux humides. Une fois que l’on enchaîne les longueurs, on ne voit plus trop la différence. Et je préfère ça que la fermeture des piscines, comme dans d’autres villes ! » Venu piquer une tête avec sa fille de 4 ans, dont la maîtresse est malade, Alan va dans le même sens. « Anna a eu un peu froid au début mais on s’est mis en mouvement, et ça s’est très bien passé. Ce n’est pas trop gênant pour l’instant… J’espère pouvoir encore dire ça en plein hiver ! » Car à la sortie de la piscine, quelques craintes se font quand même entendre. Et notamment parmi les usagers les plus âgés. « C’est trop froid pour barboter un peu ou si l’on veut se détendre avant de sortir de l’eau, estime une septuagénaire. J’ai encore les mains glacées ! C’est dommage, mais je vais peut-être devoir abandonner ou faire différemment. »
Vers une « relation énergétique plus vertueuse »
Si des recommandations existent quant à la température idéale d’une piscine, c’est le confort des usagers, divers et variés, qui sert de principal indicateur. Interrogée par 20 Minutes, la Fédération française de natation indique qu’on peut « effectivement demander une valeur référence à 26°C pour une utilisation des piscines dans une configuration quotidienne », soit la température enregistrée à partir de ce lundi dans les bassins des piscines lilloises, où un abaissement de 2 degrés a été décidé. « Ce type de mesure permet de tous nous projeter dans une relation énergétique plus vertueuse avec nos piscines, mais ne règle que très faiblement les enjeux économiques de la crise actuelle », complète la FFN. A Echirolles (Isère), où le dispositif est en vigueur depuis le 1er juillet dernier, on estime que « chaque degré abaissé représente une économie de consommation d’énergie de 7 % ».
Mais à la sortie de la piscine Jules Verne, la plus fréquentée de l'agglomération nantaise, certains nageurs aimeraient que les collectivités aillent plus loin. « L’eau froide ne me dérange pas, mais il faudrait une vraie rénovation en bonne et due forme, pense Pauline. Il y a des piscines qui fonctionnent à l’aide de panneaux solaires, alors pourquoi pas ici ? » Yann, lui, s’interroge sur la pertinence du plan piscines de la ville de Nantes, qui prévoit notamment la construction d’un bassin nordique en centre-ville. « Il faut reconsidérer le projet, estime-t-il. C’est sympa, mais je ne suis plus sûr que ce soit une priorité. »
A Nantes, la piscine du Petit Port, gérée par NGE n’est pas concernée par ces baisses de température. « Les groupes froid de la patinoire servant à faire de la glace dégagent de la chaleur qui est réutilisée pour chauffer les bassins à travers des échangeurs thermiques, indique la mairie de Nantes. Cette opération permet de chauffer l’eau de la piscine sans apport extérieur d’une quelconque source énergétique. »