Lyon : La chapelle Sixtine comme vous ne l'avez jamais vue

PEINTURE « Chapelle Sixtine – l’exposition » propose des reproductions en taille réelle et en très haute définition des fresques de Michel-Ange, jusqu’au 21 août au Palais de la Bourse, à Lyon. L’occasion de découvrir des détails cachés surprenants

Jennifer Lesieur
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Même si la foule y est bien plus supportable qu'au Vatican, il est conseillé de réserver.
Même si la foule y est bien plus supportable qu'au Vatican, il est conseillé de réserver. — J. Lesieur / 20 Minutes
  • La société américaine Fever, en partenariat avec SEE Global Entertainment, a conçu une exposition grandeur nature sur la chapelle Sixtine de Michel-Ange, actuellement en tournée mondiale.
  • Lyon a été choisi pour sa première française : une trentaine de reproductions de fresques sont accrochées sous les hauts plafonds et sur les côtés du Palais de la Bourse.
  • Ouverte à tous les publics, « Chapelle Sixtine – l’exposition » montre des détails jusque-là hors de portée des yeux des visiteurs, tout en donnant des éléments de contexte historique et artistique inédits.

Quiconque est déjà allé voir la chapelle Sixtine, au Vatican, en garde un souvenir mitigé. Comment profiter du chef-d’œuvre de Michel-Ange au milieu de la foule, tête levée, cou tordu, smartphone à bout de bras, avec les gardes qui hurlent « silenzio ! » toutes les demi-minutes ?

Du haut de ses 18 mètres et de ses cinq siècles, la fresque immortelle nous contemple, intouchable, laissant la même frustration que devant les vitres blindées de la Joconde. C’est en pensant à cette expérience frustrante que Fever, une société américaine spécialisée en expériences immersives, a conçu une exposition pour donner à voir la chapelle Sixtine en gros plan.

Des détails étonnants en taille réelle

Dès ce mercredi, et jusqu’au 21 août au Palais de la Bourse, dans le 2e arrondissement de Lyon, le grand public pourra contempler une trentaine de fresques quasi conformes aux originales. « On a voulu faire une exposition grandeur nature », explique Alice Wurtz, chef de projet chez Fever, et responsable de cette exposition à Lyon. « Pour cela, nous avons utilisé la technique SEG, Silicon Edge Graphics, qui permet de reproduire les œuvres de Michel-Ange en haute définition, sur une toile en tissu. On peut ainsi rendre la touche du peintre, mais aussi la lumière naturelle de l’original. »

Le visiteur suit un parcours qui commence par des épisodes de la Genèse, accrochés en hauteur, mais assez près pour en révéler les couleurs vives et les craquelures. Si les scènes les plus connues sont évidemment représentées, comme la création d’Adam ou le Jugement dernier, l’exposition permet de déceler des détails étonnants. La puissante musculature des personnages féminins, les ancêtres du Christ représentés sous les traits d’enfants, et des scènes d’horreur pure qui semblent sorties de… Stranger Things.

Un fond musical anachronique et superflu

Des explications concises donnent des précisions à chaque toile, avec un QR code à scanner sur son smartphone pour obtenir un audioguide. « C’est aussi la grande différence qu’on a voulu apporter ici, ajoute Alice Wurtz. Tous les épisodes sont expliqués, on donne le contexte, ce qu’ils représentent, pourquoi Michel-Ange les a choisis… On obtient ainsi une immersion encore plus forte, comme si comme si vous étiez projetés vers la voûte avec l’artiste. »



Si le fond musical, anachronique, semble superflu, l’exposition réussit son pari de démocratisation intelligente de l’art. Les premiers visiteurs comptent autant de touristes que de locaux, qui découvrent aussi le Palais autrement. « Cette exposition fait le tour du monde, elle a déjà été présentée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, et pour sa première en France, on est particulièrement heureux d’être à Lyon », précise Alice Wurtz. « Le Palais de la Bourse représentait un vrai défi technique : c’est un lieu magnifique, mais fragile aussi. Nous avons beaucoup travaillé pour y accrocher les fresques afin qu’elles soient mises en valeur, tout en mettant le lieu en valeur », conclut-elle.