Assurance chômage : Ce que pourrait changer la nouvelle réforme pour les demandeurs d'emploi
EMPLOI Trois paramètres peuvent ainsi potentiellement bouger : montant de l'indemnisation, critères d'éligibilité, durée d'indemnisation
Face aux difficultés de recrutement rapportées par les entreprises, l’exécutif veut à nouveau changer les règles d’indemnisation du chômage. Selon des données de l’Unédic, on dénombrait 6,5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi en décembre 2021, mais seulement 2,6 millions (40 %) d’entre elles étaient indemnisés. L’organisme qui gère le régime d’assurance chômage prévoit qu’elles seront 2,4 millions fin 2022. Le point sur ce qui pourrait évoluer.
Comment se passe actuellement l’indemnisation ?
Le montant net moyen d’indemnisation est de 960 euros pour l’ensemble des indemnisés (1.070 euros pour les allocataires qui ne travaillent pas et 720 euros pour ceux qui travaillent et complètent ainsi leur revenu). Les allocataires consomment en moyenne 68 % de leurs droits.
Avec la dernière réforme, depuis le 1er octobre 2021, le calcul du salaire journalier de référence (SJR), base de l’allocation-chômage, a été modifié. Il prend en compte à la fois les jours travaillés et les jours non travaillés durant les 24 mois précédant le chômage (avec un plancher garantissant une allocation minimale). Cela pénalise les demandeurs d’emploi alternant chômage et activité, « les permittents ». L’indemnisation était auparavant calculée en divisant les revenus par les seuls jours travaillés pendant la période de référence.
Pour ouvrir des droits, il faut aussi, depuis le 1er décembre, avoir travaillé six mois (soit 130 jours travaillés ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois (36 mois pour les plus de 53 ans). Auparavant, il fallait avoir travaillé 4 mois.
Qu’est-ce qui pourrait changer ?
Trois paramètres peuvent ainsi potentiellement bouger : montant de l’indemnisation, critères d’éligibilité, durée d’indemnisation
En effet, l’exécutif souhaite moduler les conditions de l’assurance chômage selon la situation du marché du travail, à l’image de ce qui se fait par exemple au Canada, mais sans calquer ce modèle à l’échelon régional. Le Medef est favorable à une évolution des règles d’indemnisation en fonction de la conjoncture, mais les syndicats, eux, sont tous contre le principe même de modulation.
Sur les critères pour moduler, « il faut faire simple, transparent, éviter de croiser plusieurs indicateurs », plaide Marc Ferracci. Il préconise de « prendre un indicateur sur lequel il n’y a pas de débat, avec une temporalité de publication suffisamment fréquente ».