Procès de l’attentat de Nice : Comment va se passer la retransmission des débats dans la capitale azuréenne ?

EN DIRECT Organisé devant la cour d’assises spéciale de Paris, à partir de ce lundi après-midi, le procès de l’attentat de la promenade des Anglais le 14 juillet 2016, qui doit juger huit accusés, sera également diffusé à Nice

Fabien Binacchi
— 
La salle principale est accessible uniquement aux parties civiles et à leurs avocats.
La salle principale est accessible uniquement aux parties civiles et à leurs avocats. — F. Binacchi / ANP / 20 Minutes
  • Pendant toute la durée du procès à Paris, deux salles montées dans des espaces modulables au rez-de-chaussée du Palais Acropolis de Nice, diffuseront en direct, sur des écrans géants, l’intégralité des débats.
  • Ce procédé rarissime a été « demandé et obtenu » par un collectif d’avocats des barreaux de Nice​, Grasse et Ajaccio pour « la majorité des victimes qui sont azuréennes ».

Organisé dans la capitale à partir de ce lundi après-midi, le nouveau procès hors-norme consacré à l’attentat du 14-Juillet 2016 le sera aussi pour son dispositif de retransmission à Nice. « Demandé et obtenu » par un collectif d’avocats des barreaux de Nice​, Grasse et Ajaccio, ce procédé rarissime va permettre à « la majorité des victimes qui sont azuréennes » de suivre les débats à distance du Palais de justice de Paris où ils se tiendront, dans la salle déjà utilisée pour le procès des attentats du 13-Novembre 2015.

« Il était difficile pour les victimes d’être pendant trois mois à plus de 900 km de chez eux », expliquait dès le printemps Me Adrien Verrier, bâtonnier de l’Ordre niçois. Au total, jusqu’à 700 personnes pourront accéder aux espaces spécialement aménagés au sein du palais Acropolis, en plein centre-ville, grâce à une convention passée entre la ville de Nice et le ministère de la Justice. Et ce jusqu’au délibéré, attendu mi-décembre.

Qui peut y avoir accès ?

Pendant toute la durée du procès à Paris, deux salles à l’accès distinct, montées dans des espaces modulables au rez-de-chaussée du centre de congrès, diffuseront en direct, sur des écrans géants, l’intégralité des débats. La première, d’une capacité de 500 places, sera exclusivement accessible aux parties civiles (soit 865 avant l’ouverture et sans doute davantage dès ce lundi) et à leurs avocats.

La seconde, équipée de 200 sièges, sera ouverte au public et à la presse accréditée issue de 109 médias dont 33 étrangers, qui ne pourront rencontrer les victimes que dans un espace délimité pour préserver leur sérénité. Un système d’identification visuelle leur permettra d’ailleurs de signifier aux journalistes si elles sont prêtes ou non à répondre à des interviews. Pour accompagner les parties civiles pendant les trois mois du procès, des personnels d’accueil du greffe « repérables à leur chasuble rose » seront présents au palais Acropolis.

Le deuxième salle pour le public et la presse accréditée
Le deuxième salle pour le public et la presse accréditée - F. Binacchi / ANP / 20 Minutes

Un système de retransmission à sens unique

Les victimes pourront aller témoigner devant la cour d’assises spéciale de Paris mais pas depuis la capitale azuréenne, les « salles de diffusion n’étant pas interactives », a précisé sur place Pascale Dorion, présidente du tribunal judiciaire de Nice. Seuls des enfants pourront être entendus à distance, en visioconférence, grâce à un espace spécialement aménagé dans le Palais de justice de la ville, a-t-elle précisé.

Une webradio aussi disponible pour un suivi partout dans le monde

C’est une première dans l’histoire de la justice française. En plus de la retransmission des débats à Nice, ceux-ci seront également diffusés avec un différé de 30 minutes via une webradio, accessible de manière sécurisée en France mais aussi à l’étranger où résident plusieurs victimes. Le dispositif, traduit dans plusieurs langues, sera à la disposition des « parties civiles qui en feront la demande », indique le Parquet national antiterroriste.