Paris : Avec le nouveau centre de lutte contre la délinquance, « nulle part, on se sentira isolé de la police »
TRANSPORTS Le tout nouveau Centre de coordination opérationnelle de sûreté situé au sein de la préfecture de police de Paris doit permettre de mieux articuler les opérations de sécurité de la SNCF, de la RATP et de la police
- Le préfet de police de Paris Didier Lallement et Valérie Pécresse ont inauguré lundi à la préfecture de police le Centre de coordination opérationnelle de sûreté (Cecos).
- Ce dernier a pour mission de faciliter l’échange d’information sur les questions de sécurité entre la SNCF, la RATP et la police nationale pour mieux lutter et prévenir la délinquance.
- Il s’agissait probablement pour Didier Lallement de sa dernière sortie publique avant son départ fixé au 20 juillet.
Il s’agissait sans doute de la dernière sortie publique du préfet Lallement dont le départ est acté pour le 20 juillet. En compagnie de Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), il a inauguré lundi le Centre de coordination opérationnelle de sûreté ou Cecos (prononcez Cécosse), au sein même de la préfecture de police de Paris. Et c’est un Didier Lallement enjoué qui s’est annoncé d’un vibrant « Bonjour à tous » auprès des officiels et des opérateurs de cette salle refaite à neuf et bardée d’écrans futuristes.
Invitant Valérie Pécresse à rester à proximité du pupitre – « Approchez ! Je ne suis pas trop dangereux » –, le préfet a délivré un petit discours introductif en rappelant que la région Ile-de-France était une « collectivité amie de la police » comptant parmi ses vice-présidents Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police national. D’ailleurs, la préfecture et IDFM ont quasiment mis autant au pot, soit 8,5 millions d’euros chacun, contre 2,5 millions pour la SNCF pour financer le Cecos. Evidemment, ça crée plus de liens qu’avec la mairie de Paris. Puis il est revenu sur le Cecos, « un des premiers dispositifs européens de ce genre, sinon le premier ».
Pour résumer, le Cecos doit permettre de coordonner les actions des équipes de sécurité de la SNCF, de la RATP et de la police nationale (la DSPAP). Ainsi, chaque entité fournit un ou plusieurs opérateurs au centre qui font l’interface les uns avec les autres. Au cœur du dispositif, le partage de l’information, notamment issue de la vidéosurveillance. « Un lieu intégré pour une intervention plus efficace », comme le résume Didier Lallement. Le préfet, lui-même, est revenu sur les incidents du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, affirmant qu’avec un tel système « nous aurions eu sur le moment des informations qui auraient pu nous aider ».
Valérie Pécresse, fana de high-tech
Dans sa prise de parole, Valérie Pécresse a rappelé que six ans ont été nécessaires pour mettre en place le Cecos et qu’il a fallu vaincre certaines réticences, notamment du côté de la SNCF et de la RATP. Grâce à ce système, elle a promis que « nulle part, on se sentira isolé des forces de police » et a prédit que « beaucoup de forces de sécurité d’Europe viendront visiter ce centre ». Elle a aussi fait l’éloge de la vidéosurveillance car même s’il n’y a pas d’études sur son efficacité, « sur le terrain, le taux d’élucidation est bien meilleur, tout comme le taux de prévention ». Et la présidente d’IDFM qui souhaite « tout simplifier grâce aux nouvelles technologies » évoque la possibilité d’utiliser l’intelligence artificielle pour exploiter les images. Un petit côté Minority Report qui n’est pas pour tout de suite. Enfin, Valérie Pécresse a conclu à l’adresse de Didier Lallement d’un « Bon vent pour vos nouvelles aventures, maintenant je peux le dire », en référence à sa sortie de la semaine dernière sur le départ, pas encore officiel du préfet.
Puis lors de la déambulation, Valérie Pécresse s’est effectivement montrée très intéressée par les nouvelles technologies anti-crime, se félicitant « de l’évolution des logiciels », cherchant à « voir les caméras » ou déplorant « des verrous législatifs à faire sauter ». Elle a également discuté drones avec Didier Lallement qui a assuré qu'« on va y arriver ». « Moi, j’ai des drones sur mes bases de loisirs, soi-disant pour prévenir les noyades, mais pas que, avoue l’élue LR. Ils préviennent aussi les rixes. »
Enfin Valérie Pécresse s’est aussi inquiétée que le Cecos ne couvre pas toutes les gares routières d’Ile-de-France, mais le préfet lui a rappelé qu’il n’avait compétence que sur Paris et la petite couronne. « Il ne faut pas qu’il y ait de trous dans la raquette », a-t-elle toutefois prévenu. Ce sera à voir avec son successeur.